Des femmes se prostituent. Des enfants sont jetés dans la guerre. Le mufti d’al-Nosra abattu.Accusation de vol contre l’opposante Souheil Ataci
Au rythme des combats meurtriers en Syrie, au cours desquels des milliers d’hommes syriens périssent en grands nombres, les femmes et enfants syriens sont abandonnées à leur sort.
Depuis le début de la crise syrienne, plusieurs medias et agences se sont penchés sur leurs conditions, qui ne cessent de s’empirer, surtout dans les camps. Il a été question de nombreux mariages forcés, dont de nombreux aussi ont été suivis de répudiation et d’abandon. Et puis il y a aussi des cas de ventes de jeunes femmes.
Comme celui, tout récent, d’un père qui a vendu sa fille en échange de 2.000 dollars, à un homme de son âge, un saoudien, dont le pays contribue de plein pied dans le financement et le soutien à l’insurrection. Il a été révélé par le portier du camp de mauvaise réputation Zaatari en Jordanie, un certain Abou Zreik, âgé de 50 ans, pour l’agence américaine Associeted Press
Pour 70$ par jour
Mais c’est surtout au phénomène de prostitution dans le camp des réfugiés Zaatari en Jordanie que l’agence s’est penchée. Elle révèle le cas de plusieurs dizaines de femmes qui s’y adonnent, pour subvenir aux besoins de leurs familles.
« Viens et tu passeras de bon moments », c’est ce que la jeune syrienne Nada propose aux clients pour les attirer vers elle, en échange de la somme modique de 7$, sujette au marchandage. Et ce sous le regard de son père qui attend sous le soleil que sa fille termine sa besogne, car c’est le seul moyen de récolter un revenu quotidien de 70$. Selon l’AP, le père et sa fille viennent de Deraa.
L’agence évoque aussi le cas d’un syrien qui expose son épouse à la prostitution. Il justifie son acte par le besoin d’argent, surtout qu’il doit d’envoyer au moins 200$ à ses parents restés encore en Syrie. Originaire d’Idleb, il y travaillait comme coiffeur
Le correspondant de l’Ap assure avoir rencontré 11 prostituées syriennes dans le camp Zaatari, mais évite de les identifier, par crainte pour leur vie. Selon lui, des enfants aussi sont nés de ces relations illégitimes.
Et les enfants : adieu l’innocence
Pour sa part, l’organisation « Save children » a mis en garde contre l’enrôlement accru des enfants syriens dans le conflit armé.
Dans un rapport intitulé « Une enfance sous le feux », l’organisation qui siège à Londres a dit qu’elle a constaté que de plus en plus d’enfants de moins de 18 ans sont recrutés comme informateurs, gardes ou combattants.
Dans certains cas, « des enfants qui ont à peine 8 ans sont utilisés comme boucliers humains » s’alarme l’organisation.
Un groupe syrien de l’opposition a entre autre rendu compte de la mort de 17 enfants, liés à des groupuscules armés, et a un nombre croissant d’enfants grièvement blessés et mutilés.
Le rapport a fait allusion aux conclusions d’une recherche effectuée par une université turque sur les réfugiés syriens et selon laquelle les enfants sont particulièrement affectés par les évènements syriens. « Un enfant sur trois est agressé, ou a été victime de tirs de feu, et 3 enfants sur quatre ont perdu un être cher dans les combats ».
L’organisation onusienne pour les enfants UNICEF vient elle aussi de lancer un cri d’alarme concernant les enfants syriens : « des millions d’enfants grandissent et ne savent rien d’autres que la violence, ils sont prives d’éducation, et sont victimes de traumatismes qui les accompagneront tout au long de leur vie » a conclu son rapport.
Des dissensions au sein des milices
Des dissensions au sein des milices ont été signalées par des sources journalistiques syriennes à Alep. Selon le site Arabi-press une milice complète agissant dans les environs de l’aéroport de Mang s’est rendue à l’armée régulière et combat désormais dans ses rangs.
Mercredi, des dizaines de miliciens ont péri alors qu’ils tentaient d’investir le quartier Zahraa, à l’ouest de la ville et dans lequel se trouve le bâtiment de la sécurité aérienne.
Damas : le mufti du front al-Nosra abattu
Dans la province de Damas, le mufti du front al-Nosra d’Al-Qaïda a été tué ainsi que trois de ses miliciens dans les quartiers Hussayniyya, situe à proximité de Hajar-Açouad, à l’est de Damas, où plusieurs miliciens ont également trouvé la mort ou été blessés.
Mercredi, l’Union européenne avait annoncé la mort de l’un des membres de sa délégation, Ahmad Shéhadé, tué selon elle dans une attaque aux roquettes contre Darayya, dans la banlieue de Damas. Selon Catherine Ashton, « il est mort alors qu’il offrait une aide humanitaire aux habitants de cette ville, ». Alors que
Selon le site Syrian Document, Shéhadé est un militant médiatique de l’insurrection et directeur de rédaction dans le journal « Raisins de mon pays » et membre de l’un des conseils locaux de la ville en proie à une d’une bataille sans merci entre les forces gouvernementales et les milices de l’insurrection
Dans le quartier du mausolée de sayedda Soukayna, fille de l’imam Hussien, 7 véhicules transportant des miliciens ont été détruits, et 8 engins piégés ont été désamorcés.
Et le chef du liwa alIslam
Et dans la ville de Adra, située a 25 km au nord-est de la capitale, la milice « brigade liwa al-Islam » a annoncé la mort de 8 de ses miliciens, dont son chef Abou Khaled Imad Makouki, et ce dans des combats avec des militaires gouvernementaux. Mercredi, cette milice avait diffusé un communiqué dans lequel elle a lancé un appel au recrutement de nouveaux miliciens dans ses rangs.
A Homs, les informations faisant état que les miliciens ont occupé la citadelle historique de la ville sont fausses, a assuré le site Syrian Documents, selon lequel ce vestige est toujours entre les mains de l’armée gouvernementale.
Sur le terrain, Arabi-Press signale une avancée de l’armée régulière dans les quartiers Khalidiyé et Bab-Houd, au détriment d’une avancée des miliciens qui ont investi en grands nombres le quartier Baba Amro.
Le site signale aussi une avancée des forces gouvernementales dans le gouvernorat de Lattaquié, ou elles sont parvenues à atteindre le village Khan el-Joz, le dernier de ce gouvernorat avant Idleb.
Accusation contre Souheil Ataci
L’opposante syrienne Souheil al-Ataci, la vice-présidente de la Coalition de la révolution et de l’opposition syrienne a été accusée d’avoir dérobé la somme de 200.000 $ destinée en principe à l’Instance générale de la révolution syrienne (IGRS).
L’accusation a été proférée par un ancien membre de cette dernière, Nidal Darwich, Darwich a fait défection de cette instance de supervision de l’insurrection syrienne. Il accuse Ataci d’avoir dépensé cette somme sans en avoir informé l’IGRS.
Ataci a catégoriquement rejeté ces accusations, assurant que cette somme a été livrée au IGRS sans passer par elle.
Selon Arabi-Press, cette opposante a également été accusée par des habitants du gouvernorat de Rakka, d’avoir couvert un militant qui a dérobé des fonds destinés aux travaux de secours.