Le président Obama a estimé que la possession de l’arme nucléaire par l’Iran serait une "ligne rouge" pour les Etats-Unis.
Le président américain Barack Obama a déclaré qu'il estimait à "un peu plus d'un an" le délai nécessaire à l'Iran pour se doter de l'arme nucléaire, dans une interview à une télévision israélienne diffusée jeudi, à une semaine de sa première visite présidentielle en Palestine occupée.
"Nous pensons que cela prendra un peu plus d'un an ou à peu près avant que
l'Iran ne développe une arme nucléaire, mais évidemment nous ne voulons pas
attendre le dernier moment", a affirmé Obama à la deuxième chaîne de
télévision privée.
"Quand je consulterai +Bibi+ (le surnom du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu) comme je l'ai fait ces dernières années sur ce sujet, mon
message sera le même que précédemment : si nous pouvons le régler
diplomatiquement, ce sera une solution plus durable", a expliqué le président
des Etats-Unis.
"Sinon, je continuerai à conserver toutes les options sur la table", a-t-il
dit. "Quand je dis que toutes les options sont sur la table, toutes les options
sont sur la table et les Etats-Unis ont bien sûr des capacités significatives".
Le nucléaire iranien doit constituer l'un des principaux dossiers qu’Obama évoquera avec les responsables israéliens au cours de sa première visite en tant que président du 20 au 22 mars.
Dans un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU en septembre,
Netanyahu avait réclamé qu'une "ligne rouge claire" soit fixée au programme
nucléaire de l'Iran.
Le président Obama, reprenant jeudi soir cette expression, a estimé que la
possession de l'arme nucléaire par l'Iran serait une "ligne rouge" pour les
Etats-Unis.
Au cours de cet entretien de 25 minutes, accordé à la correspondante à
Washington de Channel 2, Obama a aussi évoqué le dossier palestinien,
assurant qu'il mettrait à profit sa visite pour tenter de convaincre les
dirigeants israéliens et palestiniens de reconnaître leurs "intérêts légitimes"
respectifs.
Au cours de sa visite de trois jours, Obama doit notamment s'entretenir avec Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Interrogé sur une libération possible de l'espion israélien Jonathan
Pollard, le président américain a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de le
faire libérer "dans l'immédiat".
Pollard, condamné pour espionnage pour le compte d'Israël et emprisonné
aux Etats-Unis depuis plus de 25 ans, a "commis un crime très grave", a
souligné M. Obama.
"En tant que président j'essaie de suivre les procédures fondamentales (du
système judiciaire). Je n'ai donc pas l'intention de faire libérer Jonathan
Pollard dans l'immédiat", a-t-il ajouté.
Netanyahu et le président Shimon Peres ont annoncé leur intention
d'évoquer le sort de l'espion juif américain pendant de la visite d’Obama.