Depuis les accords Sykes-Picot qui ont divisé le Moyen Orient, jamais l’ingérence occidentale n’a été aussi intense et insolente!
Les conclusions de da mission menée au Liban le mois dernier par une délégation de députés européens conduite par Mme Marisa Matias ont été débattues il y a quelques jours au parlement européen.
Selon le journal libanais al-Akhbar, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la séance n’a pas accordé la priorité aux élections législatives au Liban mais à trois autres sujets: la stabilité du Liban, la position européenne vis-à-vis du Hezbollah dans l’affaire de l’attentat de Burgas, et les réfugiés syriens au Liban.
Des sources diplomatiques rapportent que l’Europe, conduite par la France, s’aligne sur la position américaine qui souhaite des élections à la date prévue au Liban, écrit le chroniqueur du journal Nasser Chrara. Cependant, les Etats-Unis et l’Europe comprendraient un report de cette échéance, mais en même temps, refuseraient toute prorogation du mandat des institutions étatique, comme du Parlement et de la présidence de la République.
Par ailleurs, des députés européens font état d’une divergence entre la France et les Etats-Unis au sujet de l’attentat de Burgas.
Washington souhaiterait que Paris pilote la campagne qui poussera l’Union européenne à décider des mesures économiques à l’encontre du Hezbollah, mais l’Elysée considère que de telles mesures pourraient porter atteinte à la stabilité au Liban.
Sur cette question-là, Al-Hayat, le quotidien saoudien publié à Londres, assure que lors de la conférence sur la Libye organisée le mois dernier, à Paris, le représentant américain a rejeté le point de vue de la France, et annoncé que Washington maintiendrait ses pressions.
Des diplomates de certaines grandes puissances et de l’Union européenne se sont discrètement concertés au sujet de la prochaine étape politique au Liban, d’autant qu’ils ont le sentiment qu’il est impossible que le gouvernement Mikati soit maintenu. Des sources ministérielles rapportent par ailleurs que la communauté internationale pourrait fermer les yeux sur un report des élections à condition d’engager d’ores et déjà une concertation sur la mise en place d’un gouvernement neutre dont les priorités seraient de préserver la stabilité du pays, de sauver l’économie, de rectifier les relations arabes du Liban et de mettre en œuvre la politique de dissociation à l’égard de la crise syrienne.
Source : Al-Akhbar, al-Hayat, Médiarama