Le Tribunal demande également la suspension de l’accord d’association UE-"Israël".
Le "Tribunal Russell sur la Palestine", qui était parrainé par Stéphane Hessel, a réclamé dimanche que la Cour pénale internationale (CPI) enquête sur les "crimes" d' « Israël » dans les territoires palestiniens, lors d'une séance à Bruxelles concluant quatre années de travaux.
Ce "tribunal d'opinion", fondé en 2009 sur le modèle du célèbre Tribunal Russell sur le Vietnam, entend depuis lors attirer l'attention de l'opinion internationale sur le sort des Palestiniens vivant dans les territoires occupés par « Israël », qui les soumet selon son jury à un régime comparable à celui de l'Apartheid autrefois en vigueur en Afrique du Sud.
Au cours de sessions organisées à Barcelone, Londres, Le Cap et New York, ainsi que lors de la rencontre finale de Bruxelles samedi et dimanche, les participants ont également critiqué les "complices" de la politique israélienne, dénonçant en premier lieu les Etats-Unis, principal soutien d' « Israël », mais aussi les Nations unies et l'Union européenne.
Le Tribunal, qui était parrainé par le diplomate et ancien résistant français Stéphane Hessel, décédé à 95 ans le 27 février, a au cours de ses quatre années d'existence entendu plus de 150 experts et témoins, ont rappelé ses promoteurs lors d'une conférence de presse.
A l'issue de leurs travaux ayant rassemblé plusieurs centaines de personnes à Bruxelles, les membres du jury ont adopté 26 recommandations pour de futures actions.
Outre une mobilisation de l'opinion publique pour "qu'Israël cesse ses violations du droit international", ils réclament une saisine de la CPI.
L'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU, suite à une décision de l'Assemblée générale du 29 novembre, donne le droit aux Palestiniens de le faire, ce dont ils se sont jusqu'ici abstenu.
"Le Tribunal soutient les appels de la société civile palestinienne pour que la Palestine franchisse ce pas immédiatement et pour que la CPI entame immédiatement une enquête sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre soumis au Tribunal", peut-on lire dans les conclusions adoptées dimanche.
Le Tribunal Russell recommande également la remise sur pied du Comité spécial de l'ONU sur l'Apartheid, cette fois pour examiner la situation des Palestiniens.
Le Tribunal demande également la suspension de l'accord d'association UE-« Israël » et à la fin des importations des produits provenant des colonies israélienne dans les territoires occupés.
Réaction israélienne
"Ils peuvent écrire ce qu'ils veulent. Ils ne représentent qu'eux-mêmes. Ce n'est qu'un organisme privé sans poids politique ni légal, et qui n'a d'autorité morale que parmi ses membres", a réagi le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor.
"Il s'agit d'un document idéologique de propagande que des gens ont écrit pour leurs amis qui pensent la même chose", a prétendu Palmor.
L'ensemble des conclusions et des recommandations du Tribunal sont disponibles sur le site www.russelltribunalonpalestine.com