Outre ces islamistes, les autorités ont arrêté entre novembre et janvier 13 Egyptiens, accusés de diriger une cellule liée aux Frères musulmans.
Les Quatre-vingt-quatorze islamistes en procès aux Emirats arabes unis ont formé un véritable Etat dans l'Etat et entretenait des liens avec l'organisation des Frères musulmans à l'étranger, a affirmé un témoin à charge, cité mardi la presse locale.
"L'enquête a établi l'existence d'une organisation secrète liée au réseau international des Frères musulmans", a déclaré ce témoin à charge, un officier des services de sécurité, devant la Cour de sûreté de l'Etat du tribunal fédéral suprême lors d'une audience tenue lundi.
Cette organisation a lancé ses activités dans le sillage du Printemps
arabe, a ajouté ce témoin, affirmant, selon le quotidien Emaratalyoum, qu'elle avait mis en place "une structure imitant celle d'un Etat".
La Cour doit continuer mardi à entendre les témoins à charge dans ce
procès, le plus grand de l'histoire des Emirats arabes unis, qui se tient en l'absence de la presse étrangère et d'organisations internationales des droits de l'Homme.
L'organisation s'est dotée d'un Conseil consultatif de 30 membres, d'un Conseil d'administration et d'un Conseil des femmes de six membres.
Le Conseil d'administration a ouvert des bureaux dans différentes villes des Emirats et l'une de ses commissions était chargée de recruter des sympathisants parmi les expatriés musulmans, selon la même source.
"En apparence l'organisation travaillait à réformer la société et en secret à s'emparer du pouvoir", a dit ce témoin à propos des accusés appartenant à Al-Islah, un groupe réputé proche des Frères musulmans.
Un deuxième témoin, qui appartient également aux services de sécurité, a évoqué les moyens financiers de l'organisation, faisant état d'investissements, de collectes de fonds et de contributions personnelles.
Au total, 94 Emiratis sont poursuivis dans cette affaire, dont 13 femmes. Dix des accusés, en fuite, sont jugés par contumace.
Arrêtés entre mars et décembre 2012, leur procès s'est ouvert le 4 mars et les 84 accusés présents ont plaidé non coupables.
Ils sont accusés de "faire partie d'un groupe secret illégal visant à
prendre le pouvoir" et "d'être entrés en contact avec des groupes étrangers pour exécuter leur plan". Certains auraient des liens avec les Frères musulmans d'Egypte et du Qatar.
Outre ces islamistes, les autorités ont arrêté entre novembre et janvier 13 Egyptiens, accusés de diriger une cellule liée aux Frères musulmans.
La fédération des Emirats, l'un des pays les plus riches du monde, a été épargnée par la vague de contestation populaire dans le monde arabe.