Des questions se posent sur les visites fréquentes des délégations de l’ambassade états-unienne au sud-Liban et surtout à Saïda.
Une délégation de l’ambassade américaine à Beyrouth a été une nouvelle fois mal accueillie jeudi dans la capitale du Sud-Liban Saïda.
Dirigée par l’attaché sécuritaire régional Shok Lesenby, le conseiller régional pour la coopération et la sécurité William Burns, ainsi que le conseiller juridique de l’ambassade Thierry Scott, elle venait de se concerter pendant une demi-heure avec le commandant de la région du sud des forces de sécurité intérieure le général Mounzer Ayyoubi.
Alors qu’elle sortait de son bureau, une centaine de jeunes appartenant à des mouvements nationalistes et de gauche (l’organisme populaire nassérien et le parti démocratique populaire) l’attendaient. Ils ont scandé des slogans contre sa présence, l’accusant de comploter pour le compte de l’entité sioniste, et l’ont poursuivi à coup de pierres et de bouteilles en plastique.
En essayant de fuir le rassemblement, un des voitures du convoi a percuté un poteau de ciment sur lequel se trouvait un photographe du quotidien libanais AlAkhbar. Il tomba par terre et fut blessé légèrement. Ce à quoi les manifestants ont riposté en courant derrière le convoi !
Selon une source informée cité par le journal AsSafir, dès leur arrivée, les diplomates américains s’étaient plaints de la présence des journalistes sur les lieux, ce à quoi un responsable leur a répliqué que la rencontre décidée depuis une semaine était connue des médias.
S’expliquant sur les contestations, ils ont obtenu comme réponse de la part du général Ayyoubi : « ces contestations ne sont pas personnelles et ne sont pas adressées à votre personne, mais à la politique américaine au Liban et dans la région », aurait-il affirmé, soulignant que « ces contestations sont pacifiques, légitimes et non violentes ».
La contestation est la deuxième du genre en moins d’une semaine. Signe que les visites américaines douteuses au sud deviennent de plus en plus fréquentes.
Samedi dernier, une délégation américaine fut également huée par des jeunes alors qu’elle circulait dans les quartiers touristiques de la ville.
Dernièrement, une délégation de l’ambassade s’est trouvée à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée, suscitant des questions sur cette présence suspecte, et laissant peser le doute auprès de la population sur une mission d’espionnage pour le compte de l’entité sioniste.