28-04-2025 05:50 PM Jerusalem Timing

Un ténor de l’opposition française opposé à la livraison d’armes en Syrie

Un ténor de l’opposition française opposé à la livraison d’armes en Syrie

L’ancien ministre de la Défense, Hervé Morin, a déploré une "politique hasardeuse" qui aboutirait à "déchirer le contrat européen".

Un des ténors de l'opposition en France s'est déclaré mardi opposé à la livraison d'armes aux rebelles syriens estimant qu'il fallait plutôt convaincre les Russes d'imposer une "interdiction aérienne" pour empêcher les bombardements.

Alors que l'annonce de la volonté de Paris, aux côtés de la Grande Bretagne, d'armer l'opposition suscite des appels à la prudence en France, l'ancien Premier ministre François Fillon a estimé qu'il était dangereux d'approvisionner la rébellion en armes car on ne sait pas "ce qu'elles deviendront demain".

 "Livrer des armes sophistiquées, c'est alimenter une guerre civile sans fin (...) Je pense que c'est dangereux", a estimé M. Fillon.
 Livrer des armes "sans prendre nous-mêmes le moindre risque (...) au fond, est-ce que ce n'est pas une façon de se laver les mains?", s'est-il interrogé.

"Si on veut empêcher les avions d’Assad de bombarder les insurgés,
alors il faut faire ce qui a été fait en Libye, faire une interdiction
aérienne, abattre les avions d’Assad", a ajouté M. Fillon.

"Il faut obtenir un accord des Nations Unies qu'on n'a jamais pu obtenir parce que les Russes ne le souhaitent pas. Je pense qu'on n'a pas tout tenté avec les Russes pour les convaincre de ne pas soutenir" le président syrien, a-t-il également affirmé à la veille d'une visite de cinq jours en Russie où il doit rencontrer le président Vladimir Poutine.

Dès vendredi, des voix inquiètes se sont élevées avec force dans la classe politique française, multipliant les questions et pointant les risques: fêlure au sein de l'UE sur la question de la levée de l'embargo sur les armes, dispersion d'armements dangereux dans une zone explosive, soutien malgré soi à des mouvements jihadistes.

L'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin, a déploré une "politique hasardeuse" qui aboutirait à "déchirer le contrat européen".

"Est-ce que nous avons intérêt à provoquer la militarisation de la région" où se trouvent Israël et le Liban, a demandé M. Morin.

   Dimanche le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, s'est dit ouvert à un débat au Parlement sur d'éventuelles livraisons d'armes par la France à la résistance syrienne. "Il est tout à fait légitime que l'on se pose des questions mais à un moment, il faut répondre", a-t-il affirmé.