L’intervention rapide de l’armée libanaise a permis de circonscrire les accrochages.
L’intervention rapide de l’armée a permis de circonscrire les accrochages qui ont éclaté par intermittence hier à Tripoli et qui ont fait 2 morts et plusieurs blessés. Mais la tension reste très vive et les combats peuvent reprendre à tout moment si les responsables officiels n’assurent pas une couverture politique sans ambigüité à la troupe afin qu’elle puisse remplir sa mission dans des conditions optimales.
Surtout que les discours sectaires et les campagnes d’exacerbation des tensions confessionnelles se poursuivent sans relâche, plus particulièrement dans le chef-lieu du Liban-Nord, où les groupes extrémistes se préparent «à la grande bataille», selon les propos d’une de leurs principales figures, cheikh Salem Raféï, qui a promis, dans un cours d’enseignement religieux dispensé lundi dernier de nettoyer la ville «des traitres sunnites».
Les incidents d’hier avaient été précédés par une série d’incidents à caractère sectaire qui ont chauffé à blanc les esprits. Agressions, bastonnades, jets de grenades se sont multipliés à un rythme effréné ces trois dernier jours. Mais l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, hier, est une dispute à l’intérieur de l’Hôpital gouvernemental de Kobbé, qui a dégénéré en accrochage armé qui a fait cinq blessés.
Tout a commencé lorsque la famille Chédid, originaire de Jabal Mohsen, a hospitalisé l’un des siens, un sous-officier de l’armée, atteint d’un malaise. Mené par des extrémistes, un groupe de jeunes gens a fait irruption dans l’établissement pour empêcher l’hospitalisation du malade. Ils ont ouvert le feu sur les trois frères Chédid qui ont été blessés, ainsi que deux autres personnes, originaires de Jabal Mohsen et de Bab el-Tebbaneh. Les blessés ont aussitôt été transportés à l’Hôpital Notre-Dame de Zghorta.
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre et le front Bab el-Tebbaneh-Jabal Mohsen s’est très vite rallumer.
Des accrochages aux armes automatiques et aux grenades ont éclaté sur les axes traditionnels. Mais devant la gravité de la situation, surtout après l’agression contre les deux cheikhs à Beyrouth, l’armée n’a pas attendu l’intervention des hauts responsables politiques.
Au lieu de retirer ses troupes déployées entre les deux régions rivales, elle les a renforcées, ce qui a entravé les mouvements des miliciens et les a dissuadés d’ouvrir d’autres fronts.
L’agression à l’Hôpital gouvernemental a été stigmatisé par le ministre de la Santé, Ali Khassan Khalil, qui a appelé à respecter l’intimité des hôpitaux et à les tenir à l’écart de tout conflit.
Mediarama