23-11-2024 06:51 AM Jerusalem Timing

Liban: Les combats s’étendent dans la capitale du Nord

Liban: Les combats s’étendent dans la capitale du Nord

"Les combattants dans le nord jouissent toujours d’une couverture politique, les divergences commencent par être politiques puis deviennent confessionnelles et sectaires".

Liban: Les combats s’étendent dans la capitale du NordDe Tripoli à Damas, la folie meurtrière frappe sans discernement. Après une brève accalmie, les violents affrontements ont repris dans le chef-lieu du Liban-Nord, alors qu’un attentat suicide fauchait le célèbre uléma sunnite modéré, Nabil Saïd Ramadan el-Bouti et 41 fidèles dans une mosquée de la capitale syrienne.

A Tripoli, un soldat libanais a été tué et un autre blessé dans les violents affrontements. Le militaire a trouvé la mort dans les échanges de tirs entre les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané.

De violents accrochages avaient éclaté vendredi matin dans plusieurs quartiers de Tripoli, après une nuit meurtrière qui s’est soldée par quatre morts et une quinzaine de blessés. Après avoir commencé à Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen, les combats aux armes automatiques, aux grenades, aux roquettes antichars et aux obus de mortiers se sont étendus à d’autres quartiers de la ville, notamment à Chaarani, Maloula, Riva et Baqqar.

Pourtant, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé vendredi que la situation à Tripoli était «toujours sous contrôle». «Il faut parvenir à un compromis politique sur la situation sécuritaire dans le pays. Les armes circulent partout au Liban, la majorité des partis sont armés», a-t-il ajouté avant de conclure que «les combattants dans le nord jouissent toujours d’une couverture politique, les divergences commencent par être politiques puis deviennent confessionnelles et sectaires».

Signe de la violence des combats, une bâche noire a été dressée sur la route de Zahiriyé pour protéger les passants des tirs de snipers. La circulation était presque inexistante près des lieux des combats, alors que l’armée était déployée en force, ripostant aux sources des tirs. A Jabal Mohsen, une station-service atteinte par des projectiles a pris feu. Plus au nord, les Forces de sécurité intérieure ont interdit à la circulation l’autoroute principale reliant Tripoli à Akkar en raison des tirs de francs-tireurs.

Cette dégradation de la situation a suivi l’arrestation d’un des miliciens soupçonnés d’avoir ouvert le feu mercredi à l’intérieur de l’hôpital gouvernemental de Kobbé, faisant cinq blessés.

Jeudi, le chef du Conseil de la communauté alaouite au Liban, cheikh Assad Assi, avait solennellement averti que «la discorde s’est réveillée», et en avait fait assumer la responsabilité à une «minorité takfiriste». «C'en est assez, nous devons nous défendre», a-t-il dit.