25-11-2024 06:21 AM Jerusalem Timing

Bahreïn: le pouvoir fait montre de fermeté, pas de dialogue

Bahreïn: le pouvoir fait montre de fermeté, pas de dialogue

Arrestations d’opposants, licenciement de grévistes: le pouvoir use tous les mouens pour réprimer les manifestations..



Arrestations d'opposants, licenciement de grévistes: le pouvoir fait montre de fermeté à Bahreïn après la répression du mouvement de contestation dirigé par la majorité chiite le mois dernier.
  

Si des chars de l'armée sont encore postés à l'entrée du district financier de Manama, le couvre-feu a été progressivement levé et la capitale du petit royaume du Golfe reprend son animation coutumière.

  
Les soldats de la force des pays du Golfe, le Bouclier de la péninsule, en majorité saoudiens, venus prêter main-forte à la dynastie sunnite des Al-Khalifa, ne sont pas visibles et sont chargés de protéger les installations vitales.

  
Mais le monument central de la place de la Perle, où les manifestants avaient campé pendant près d'un mois avant d'en être délogés violemment le 16 mars, a été rasé, comme pour éradiquer la mémoire de ces protestations au cours desquelles les manifestants ont tenu pendant quelques jours le coeur de Manama.
 

 Les contestataires réclamaient des réformes politiques mais les plus radicaux étaient allés jusqu'à appeler à la chute des Al-Khalifa, une ligne rouge à ne pas franchir pour les monarchies voisines du Golfe intervenues militairement dans le royaume,.

  


 La répression du mouvement de contestation a été suivie de rafles au cours desquelles quelque "400 personnes, dont au moins 15 femmes, ont été arrêtées", selon Khalil al-Marzouk, député démissionnaire d'Al-Wefaq, le principal groupe de l'opposition chiite.


   En outre, "environ 800 personnes ont été licenciées" pour avoir répondu à l'appel à la grève générale illimitée lancé par la centrale syndicale à la mi-mars, selon lui.
  

Les journaux annoncent chaque jour des licenciements d'employés s'étant absentés durant l'appel à la grève. La compagnie de télécommunications Batelco a licencié 85 employés alors que la compagnie nationale de pétrole Bapco en a renvoyé 9 et soumet 230 à une enquête sur les raisons de leur absence.


 Le ministère des municipalités a licencié 21 fonctionnaires, et une commission d'enquête a préconisé le licenciement de 111 fonctionnaires du ministère de l'Education.


L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a dénoncé vendredi des arrestations arbitraires à Bahreïn et fait état de témoignages d'abus contre des détenus. 'La loi d'urgence n'autorise par les autorités à piétiner les droits humains fondamentaux', a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.


 Quant au dialogue national entre l'opposition et le pouvoir, il semble bloqué.


Le prince héritier de Bahreïn a prévenu qu'il n'y aurait 'aucune clémence' pour ceux qui cherchent à diviser le royaume du Golfe, secoué depuis la mi-février par un vaste mouvement de contestation.


Cheikh Salman Ben Hamad Al Khalifa s'est exprimé, jeudi soir 7 avril, à la télévision bahreïnie. 'Dans ce moment important du développement de notre pays, je continuerai (...) à rester ferme sur le principe selon lequel il ne peut y avoir aucune clémence pour quiconque cherche à diviser notre société en deux', a-t-il dit.


   Les députés ont annoncé dans un communiqué qu'il n'y aurait "pas de dialogue national hors du Parlement".
 
 
   Dans un rapport, l'International Crisis Group a préconisé l'intervention d'une "tierce partie" afin de relancer le dialogue régime-opposition "dans le but de parvenir à une réforme politique réelle, de réduire les tensions confessionnelles et d'empêcher un surcroît de régionalisation du conflit".
  
"Si le pouvoir continue à privilégier la répression, on se dirige vers un engrenage" qui pourrait déboucher "sur de nouvelles violences", avertit pour sa part Michael Schmidmayr, un analyste spécialisé dans le Golfe.