"Israël" et Turquie ont "mille raisons" de redevenir amis, selon Peres. le Jihad islamique, a déploré "une victoire imaginaire pour la Turquie" et dénoncé les excuses "empoisonnées" d’"Israël".
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié sa décision de normaliser les relations avec Ankara par le besoin d'un allié régional pour contrer la menace potentielle émanant de la Syrie.
"Le fait que la crise syrienne s'aggrave d'heure en heure a été décisif lors de l'adoption de la décision [sur la normalisation des relations entre Tel Aviv et Ankara]. Il est important qu'Israël et la Turquie, pays voisins de la Syrie, aient la possibilité de collaborer et d'agir conjointement contre toute menace régionale", a écrit samedi le chef du gouvernement israélien sur sa page Facebook.
« ‘Israël’ est préoccupé par le risque de voir des groupes armés proches d'Al-Qaïda apparaître près de ses frontières et craint que les armes chimiques du régime syrien ne tombent entre les mains des terroristes », a en outre expliqué M.Netanyahu.
Vendredi, le premier ministre israélien a officiellement présenté ses excuses au chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort de neuf Turcs à bord d'une flottille pour Gaza en 2010.
Les parties ont convenus de normaliser les relations entre les deux pays, y compris le retour des ambassadeurs et l'annulation des procédures judiciaires contre des soldats israéliens.
"Israël" et Turquie ont "mille raisons" de redevenir amis (Peres)
De son côté, le président israélien Shimon Peres a estimé dimanche que la Turquie et « Israël » avaient "mille raisons" de rétablir leurs bonnes relations.
"Je peux penser à mille raisons pour lesquelles la Turquie et Israël devraient être amis. Je ne peux pas trouver une seule raison pour laquelle ils ne devraient pas être amis", a déclaré Peres dans un entretien sur la chaîne turque CNN-Türk.
Le président a qualifié de "malentendu" la crise diplomatique qui a suivi la mort de neuf militants turcs.
"Je pense que d'une certaine manière, les deux pays voulaient mettre fin au malentendu et revenir aux bonnes relations qui ont existé entre la Turquie et nous pendant bon nombre d'années", a affirmé Peres.
Interrogé sur le rôle qu'a pu jouer le conflit syrien dans la décision prise par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de présenter ses excuses par téléphone vendredi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, Peres a souligné les inquiétudes communes des deux pays concernant les armes chimiques de la Syrie.
"Malheureusement, l'arsenal chimique est toujours là. C'est un danger pour le peuple de Syrie, pour le Liban, pour le monde entier. Tout le monde est mal à l'aise. Ce n'est pas un problème simple. La Turquie, en tant que force motrice dans la région, est inquiète tout comme nous", a-t-il dit.
Interrogé sur la possibilité pour lui de serrer rapidement la main de son homologue turc Abdullah Gül, Peres a commenté: "Cela peut arriver rapidement. Je veux dire, nous n'avons jamais interrompu nos relations avec la Turquie".
"Victoire imaginaire" pour la Turquie
A Gaza, le Jihad islamique, a déploré "une victoire imaginaire pour la Turquie" et dénoncé les excuses "empoisonnées" d' « Israël ».
Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, se sont brutalement dégradées avec l'assaut contre la flottille.
Ankara a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique en « Israël », dont il a expulsé l'ambassadeur, et suspendu la coopération militaire.