Morsi a menacé de prendre des mesures contre les hommes politiques qui seraient responsables de violents affrontements devant le siège des Frères musulmans.
L'opposition et plusieurs journaux égyptiens ont vivement réagi lundi à des propos du président Mohamed Morsi menaçant de prendre des mesures contre les hommes politiques qui seraient responsables de violents affrontements devant le siège des Frères musulmans.
"Si les enquêtes prouvent que certains hommes politiques sont impliqués, des mesures nécessaires seront prises contre eux, quel que soit leur niveau", a dit M. Morsi, dans des déclarations diffusées la veille sur son compte twitter ainsi que par la télévision d'Etat.
"Si je dois faire ce qu'il faut pour protéger ce pays, je le ferai et je crains d'avoir à le faire bientôt", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il "couperait les doigts" de ceux qui chercheraient à porter atteinte à la sécurité du pays.
M. Morsi n'a pas désigné de personne ou de parti en particulier, mais s'en est pris à "ceux qui voudraient montrer que l'Etat est faible" et se servent de la presse pour "inciter à la violence".
Ces propos font suite à de violents affrontements vendredi entre manifestants proches de l'opposition et partisans de Morsi devant le siège du mouvement des Frères musulmans dans la banlieue du Caire, qui ont fait 160 blessés.
En réaction, le porte-parole du Front du salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition Khaled Daoud, a estimé qu’:"on peut s'attendre au pire. Les menaces de Morsi signifient la mort de l'Etat de droit. Il démontre qu'il est le président des Frères musulmans seulement".
"Le président Morsi s'active toujours quand les Frères musulmans sont sous pression, mais ne fait rien quand ce sont ses partisans qui attaquent des opposants", considère quant à lui Abdel Ghafar Shokr, un des dirigeants du FSN.
Plusieurs journaux indépendants ont dénoncé dans les propos de M. Morsi une menace de prendre des mesures exceptionnelles contre la presse et les responsables de l'opposition.
Pour le quotidien al-Watan, ils sont une "menace pour opposition", tandis que le journal al-Masry al-Youm accuse le président de vouloir "prendre des mesures d'exception" contre ses opposants et de chercher à intimider les médias.
Les deux camps se rejettent la responsabilité de ces événements, qui traduisent les vives tensions politiques qui continuent de diviser le pays.