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10 religieux, sunnites, chiites, chrétiens, tués en Syrie

10 religieux, sunnites, chiites, chrétiens, tués en Syrie

Aux côtés des fonctionnaires de la fonction publique, des journalistes et des hommes des médias,des champions sportifs locaux, des médecins et ingénieurs...

L’assassinat de l’influent dignitaire religieux syrien cheikh Mohammad al-Bouti avec 49 de ses fidèles ,dans la mosquée al-Imane n’est certes par le premier du genre en Syrie.
Le martyr est le dixième d’une liste qui comprend aussi bien des religieux musulmans sunnites, que chiites, que des chrétiens. Sans oublier le fils du mufti de la république syrienne, cheikh  Hassoune, tué faute de pouvoir atteindre son père.

Dénominateur commun entre ces religieux : tous ont affiché des positions hostiles à l’insurrection en Syrie, ou au moins ne l’ont pas soutenue. 

Père Bassilius NassarLe premier de ces victimes est Père Basilius Nassar, qui était le prêtre de la chapelle Mar Elias dans la localité de Kfar-Baham, proche de la ville de Hama.

Il a été tué le 25 janvier 2012, d’une balle tirée par un milicien franc-tireur dans le quartier de la citadelle alors qu’il secourait un blessé.

Le second religieux tué a été un cheikh sunnite, Cheikh Mohammad Ahmad Aof Sadek, qui prêchait dans la mosquée Anas Ben Malek à Damas, et qui a été l’un des premiers ulémas à mettre en garde contre la discorde en Syrie et à avoir déclaré haut et fort que les takfiris n’ont pas de place chez les Musulmans du Levant. Il a été abattu le 25 février 2012. Le journal égyptien Yaoum 7 a imputé sa mort aux « Chabbihas du régime », en allusion aux autorités syriennes, sans aucune explication.

Le troisième sur la liste a été le religieux alaouite, l’imam de la hawzé (école religieuse) alaouite Zaynabiyya à Damas, cheikh Sayyed Nasser . Il est mort d’une balle dans le visage à proximité de sa maison dans le quartier du mausolée de Sayeda Zaynab, la petite fille du prophète Mohammad (S), le 14-4-212.

Cheikh Abbas LahhamEt le quatrième est un religieux chiite syrien, cheikh Abbas Lahham, tué en mai à la sortie de la mosquée de Rouqayya (s) (fille de l’imam Hussein), où il prêchait d’habitude, après avoir été kidnappé.

Le cadavre de cheikh Abbas LahhamSon cadavre montre des traces horribles sur le visage. Il est suivi par un autre religieux, également chiite, le mois suivant, cheikh Abdel-Koddous Jabbara lequel a été abattu au marché des légumes, à proximité du mausolée de Sayyeda Zaynab.

Cheikh Abdel-Latif ChamiEn juillet 2012, aux tous débuts du mois de Ramadan, c’est cheikh Abdel-Latif Ash-Shami qui a été abattu d’une façon atroce : dans la mosquée Amina Bint Wahab à Alep, et en pleines prières, d’un coup de fusil dans l’œil.

Ciekh Mohammad Chami tué par le Frères Musulmans en 1980Selon le site Arabi-Press, il est le neveu d’un autre religieux qui avait été tué par les Frères Musulmans en 1980, Cheikh Mohammad Ash-Shami.

Un mois plus tard, c’est à Damas qu’a été abattu l’imam de la mosquée al-Nawawi, cheikh Hassan Bartaoui.
Père Fadi HaddadAlors qu'en octobre 2012, a été retrouvé à Katana dans la province de Damas, le cadavre mutilé d’un prêtre de l’église des Grecs orthodoxes Père Fadi Hadad. Il avait été kidnappé par les miliciens qui avaient exigé en échange de sa libération une rançon de 15 millions de livres syriennes, alors qu’il tentait une médiation pour la libération d'un dentiste syrien chrétien enlevé.
À noter que le dirigeant du Conseil national syrien, Georges Sabra, originaire lui-même de Katana avait refusé toute médiation auprès des miliciens, au prétexte qu’il n’existe aucune faction extrémiste salafiste du nom de Front al-Nosra, prétendant qu’elle a été fabriquée par le régime syrien. Lui et certain comités de la révolution ont accusé « les bandes du régime et de ses chabbihas » de l’assassinat au prétexte qu’ils veulent saper la coexistence entre les Musulmans et les Chrétiens en Syrie.
Alors que le patriarcat Cheikh Abdallah Salehd’Antioche et d’Orient des Grecs Orthodoxe a confirmé son assassinat par « les terroristes », terme utilisé par les autorités syriennes pour désigner les miliciens de l’insurrection. 

Et l’avant dernier jour de l’an 2012, le 30 décembre, c’est le directeur du legs dans le gouvernorat de Raqa cheikh Abdallah Saleh qui a été tué.

La mosquée SalaheddineEn 2013, ont été tués le mois de février cheikh Abdel-Latif al-Jamili qui est l’orateur de la mosquée Salaheddine à Achrafiyyé, par les éclats d’un obus lancé par les milices dans la cour de sa mosquée, et le mois de mars cheikh Adnane Saab qui dirige la prière de la mosquée al-Mohammadi, dans le quartier Mazzé de Damas, et ce dans l’explosion d’un engin explosif déposé dans sa voiture dans le quartier Az-Zahera.

Les obsèques de cheikh JamiliTous les religieux qui ont été tués étaient hostiles à l’insurrection syrienne, ou au moins ne la soutenaient pas. Dans la plupart des cas, ils étaient soient orateurs dans les différentes mosquées pour les Musulmans, soit prêtres de chapelle pour les Chrétiens
Dans la plupart des cas aussi, medias pro- insurrections ainsi que les comités de révolutions, les dirigeants et porte-paroles de l’insurrection se relayaient pour imputer leur assassinat aux autorités syriennes.
Dans aucun d’entre eux, pas même pour le religieux alaouite, il n’y a eu de revendication.

 Il en fut ainsi pour cheikh al-Bouti, qui a été banni comme érudit (moujtahid) et traité de tous les noms, dont le plus cher aux insurgés, celui de « chabbih ». Il est désormais présenté depuis son assassinat comme étant une victime du pouvoir syrien.