L’Autorité palestinienne considérait les sanctions financières israéliennes comme "illégales" et "un acte de piraterie", s’agissant d’argent qui lui est dû.
Israël a décidé de reprendre le transfert des taxes dues à l'Autorité palestinienne, suspendu en décembre 2012, ont indiqué lundi les services du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
"Netanyahu a décidé d'autoriser le transfert des recettes fiscales à l'Autorité palestinienne. La décision a été prise par les ministres du cabinet de sécurité" et par conséquent "le ministre des Finances Yaïr Lapid a chargé les responsables de son ministère de transférer les fonds", selon le texte.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Netanyahu a indiqué que la décision prenait effet "immédiatement".
Cette décision intervient après la première visite dans les territoires palestiniens occupés la semaine dernière du président américain Barack Obama qui a exhorté les deux parties à reprendre le chemin de la paix.
Israël avait annoncé début décembre le blocage "pendant quatre mois" des transferts des taxes collectées au profit de l'Autorité palestinienne en représailles à l'octroi du statut d'Etat observateur à l'ONU à l'Etat de Palestine, une démarche condamnée par l'entité sioniste.
Fin janvier, sous pression de la communauté internationale, les autorités israéliennes ont accepté de débloquer un versement unique de 100 millions de dollars (51 millions d'euros) en raison de la crise financière à l'Autorité palestinienne. Mais elles avaient souligné que le transfert était ponctuel.
Interrogé par l'AFP, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a pris acte de la décision israélienne. "Les Israéliens ont levé leur blocus de l'argent palestinien. Nous attendons donc maintenant notre argent chaque mois comme il est normal", a-t-il dit.
L'Autorité palestinienne considérait les sanctions financières israéliennes comme "illégales" et "un acte de piraterie", s'agissant d'argent qui lui est dû.
Le protocole de Paris de 1994 prévoit en effet la rétrocession par Israël des taxes prélevées au nom de l'Autorité palestinienne, dont elles représentent les deux tiers des recettes budgétaires propres et sans lesquelles elle n'est pas en mesure de payer ses fonctionnaires.
Le gel du transfert des fonds a plongé l'Autorité palestinienne dans une crise budgétaire aiguë.
Au terme de la visite du président Obama, les Etats-Unis ont annoncé le déblocage de 500 millions de dollars d'aide aux Palestiniens, une somme qui était gelée par le Congrès depuis des mois.
"A ce jour, nous avons programmé 295,7 millions de dollars d'aide dans le budget 2012 (...) et 200 millions dans le budget 2013", a indiqué la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland.
L'aide versée sur le budget 2012 comprend 195,7 millions de dollars pour l'aide économique, humanitaire et au développement prodiguée par l'Agence américaine pour le développement international (USAID), et 100 millions destinés à la lutte contre la drogue.
Les 200 millions restants, inscrits au budget 2013, seront versés en tant qu'aide directe au budget de l'Autorité palestinienne.
L'administration Obama a indiqué par ailleurs au Congrès, fin février, qu'elle cherchait 200 millions supplémentaires pour les projets de l'USAID dans les Territoires palestiniens.
Le Premier ministre palestinien s'est déclaré satisfait des résultats de la réunion des bailleurs de fonds, à Bruxelles le 19 mars, dont les engagements devraient permettre de satisfaire les besoins de l'Autorité palestinienne, évalués à 1,2 milliard de dollars pour 2013.
L'Arabie saoudite devrait couvrir une partie de ces fonds. Quant à l'Union européenne, elle va maintenir cette année son assistance à 300 millions d'euros (390 M USD) comme en 2012.