Les Nations unies vont évacuer "temporairement" la moitié environ de leurs 100 employés étrangers travaillant en Syrie.
Des rebelles syriens combattant le régime du président Bachar al-Assad ont fermé lundi les deux uniques postes-frontière avec la Jordanie, a affirmé un porte-parole de l'armée jordanienne.
"L'Armée syrienne libre (ASL) a fermé les deux postes-frontière de Deraa et de Naseeb, (côté syrien de la frontière), après en avoir pris le contrôle", a-t-il indiqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat, sans fournir plus de détails.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait indiqué dimanche que les rebelles avaient pris le contrôle d'une bande de 25 km allant de la localité de Mouzayrib, à la frontière jordanienne à celle d'Aabdyne, près de la ligne de cessez-le feu avec « Israël » sur le plateau du Golan.
D'après les autorités jordaniennes, le royaume hachémite, qui partage avec la Syrie une frontière de plus de 370 km, accueille près de 450.000 réfugiés syriens et ce chiffre pourrait atteindre les 700.000 d'ici fin 2013. Le camp Zaatari, situé dans une région désertique du nord du pays, en héberge à lui seul près de 120.000.
L'ONU va évacuer de Syrie la moitié de son personnel étranger
Les Nations unies vont évacuer "temporairement" la moitié environ de leurs 100 employés étrangers travaillant en Syrie "pour des raisons de sécurité" après des attaques au mortier dans la capitale ce week-end, a annoncé lundi le porte-parole de l'ONU.
Cette décision concerne notamment le bureau établi à Damas par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, dont la majeure partie du personnel ira à Beyrouth ou au Caire. M. Brahimi lui-même opère depuis Le Caire et continuera sa mission, a précisé Martin Nesirky.
Il a souligné que les agences humanitaires de l'ONU et leurs partenaires locaux resteront en Syrie. "Tout le monde ne quitte pas la Syrie, seule une cinquantaine de personnes parmi le personnel international va quitter le pays temporairement mais il y aura toujours dans le pays assez de personnel pour continuer le travail" humanitaire, a-t-il expliqué. L'ONU a environ 100 employés étrangers et 800 employés syriens à Damas.
"Hier et aujourd'hui des obus de mortier sont tombés près des locaux" abritant le personnel de l'ONU à Damas, endommageant les locaux et un véhicule, a expliqué Nesirky.
"L'ONU nous a expliqué que c'était lié aux risques grandissants à Damas", avait indiqué auparavant un diplomate onusien sous couvert d'anonymat. "Il y a eu des attentats suicide et un certain nombre d'attaques à proximité de la mission de l'ONU".
Le travail de distribution d’aides est désormais dans sa plus grande partie mené par des employés syriens ou par le Croissant-Rouge syrien.
La Belgique veut endiguer le départ de jeunes volontaires pour la Syrie
La Belgique veut empêcher que de jeunes musulmans partent combattre aux côtés de groupes islamistes en Syrie, a indiqué lundi la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet, après la publication de témoignages de parents très inquiets.
Selon la presse belge, de 50 à 80 jeunes musulmans, originaire principalement d'Anvers (nord) et de la région bruxelloise, ont rejoint les rangs des milices islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad, qui compteraient également des volontaires néerlandais.
Un groupe de travail "Syrie", rassemblant des experts de différents services de l'Etat, civils et militaires, a été constitué et se réunira désormais toutes les semaines. Son objectif est de coordonner l'action des différents services pour empêcher de nouveaux départs, rapatrier les ressortissants belges se trouvant déjà en Syrie et mettre en place un "accompagnement adéquat" lors de leur retour en Belgique, a annoncé la ministre de l'Intérieur.
Certains de ces jeunes sont des convertis récents, radicalisés sous l'égide d'un groupe salafiste bien implanté à Anvers, bien qu'aujourd'hui officiellement dissout, Sharia4Belgium, ont expliqué des membres de leur famille à la presse flamande.
Parmi eux figure Brian De Mulder, un Anversois de 19 ans qui a quitté le domicile familial le 22 janvier en disant à sa petite soeur "Tu ne me verras peut-être plus jamais", a expliqué sa mère.
Une vidéo tournée récemment en Syrie montre le jeune homme d'origine brésilienne, élevé dans la religion catholique, effectuant une prière, Kalachnikov aux pieds, au milieu de dizaines de combattants salafistes.
Brian De Mulder apparaît aussi dans une vidéo datant de 2011 aux côtés de l'ancien porte-parole de Sharia4Belgium, Fouad Belkacem, condamné en 2012 pour incitation à la haine, à la violence et à la discrimination envers les non-musulmans.
Jejoen Bontinck, un autre Anversois de 18 ans, a, quant à lui, dit en février à ses parents qu'il partait en vacances aux Pays-Bas avec ses "frères" musulmans, a raconté son père Dimitri au quotidien De Morgen.
"Je l'ai eu au téléphone la semaine dernière. Il pleurait, il voulait quitter la Syrie. Il était dans une villa, mais il ne savait pas où", a expliqué Bontinck, un ancien militaire, qui souhaite se rendre en Syrie pour aller "lui-même rechercher" son fils.