28-11-2024 11:37 PM Jerusalem Timing

Syrie: un scientifique suédois va diriger l’enquête sur les armes chimiques

Syrie: un scientifique suédois va diriger l’enquête sur les armes chimiques

De profonds désaccords divisent les Occidentaux d’une part et la Russie et la Chine de l’autre.


   
Les Nations unies ont nommé un scientifique suédois pour diriger l'équipe d'experts chargée d'enquêter sur l'emploi éventuel d'armes chimiques en Syrie et ont décidé que cette équipe ne comprendrait pas de ressortissants des grandes puissances.
  
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a nommé pour mener l'équipe le Pr Ake Sellstrom, qui avait participé à la chasse aux armes de destruction massive de l'Irak dans les années 1990.
  
Ni le mandat ni la composition de la mission n'ont encore été finalisés mais elle n'aura pas pour objectif de décider qui a éventuellement utilisé des armes chimiques, a indiqué mardi le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.
  
Forces de l'insurrection et gouvernement syrien s'accusent mutuellement d'avoir eu recours à ces armes en mars dans les régions d'Alep (nord) et de Damas.
Sachant que le bombardement chimique a visé un barrage de l'armée régulière dans le quarteir Khan el-Assal qui venait d'être sécurisé par les forces gouvernementales.

  
"C'est une mission technique, pas une enquête criminelle", a déclaré M.  Martin Nesirky. Il s'agira pour les enquêteurs "de déterminer si des armes chimiques ont été utilisées et non par qui". M. Nesirky n'était pas en mesure de dire quand l'équipe pourra commencer son travail.
  
Selon l'ONU, les recherches "se concentreront dans un premier temps" sur les accusations portées par le gouvernement syrien, qui a été le premier à demander une enquête. La France et le Royaume-Uni ont de leur côté demandé à l'ONU d'étudier toutes les accusations, qu'elles viennent de l'opposition ou de Damas.
  
Par ailleurs, Ban Ki-moon a indiqué aux cinq membres permanents, dits P5, du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) qu'ils ne seraient pas autorisés à participer à l'enquête, selon des diplomates.
  
Cette décision a été prise à cause des profondes divisions que le conflit syrien suscite entre d'une part les Occidentaux, qui réclament le départ du président Bachar al-Assad, et d'autre part la Russie et la Chine qui protègent l'état syrien.
  

Le Pr Sellstrom est un des responsables d'un centre européen spécialisé dans les incidents liés aux substances chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
  
Ancien directeur de l'Institut de recherches suédois sur la défense et la sécurité, il a notamment participé à la commission spéciale des Nations unies (UNSCOM) chargée de 1991 à 1999 de contrôler le programme irakien de production d'armes chimiques, bactériologiques et balistiques.