La Russie et l’Iran ont estimé "illégale" et de "dangereux précédent" la décision de la Ligue arabe d’octroyer le siège de la Syrie à l’opposition syrienne
L'opposition syrienne a ouvert mercredi sa première "ambassade" dans le monde au Qatar au lendemain de l'obtention du
siège de la Syrie à la Ligue arabe, selon un journaliste de l'AFP.
Le chef démissionnaire de la coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib, et le ministre d'Etat des Affaires étrangères du Qatar Khaled Al-Attiya ont inauguré les locaux de cette "ambassade de la Coalition nationale syrienne", dont les bureaux ont été offerts par Doha.
La cérémonie d'ouverture intervient au lendemain de l'octroi à la Coalition du siège de la Syrie à la Ligue arabe, lors d'un sommet au Qatar. L'ambassade de Syrie à Doha est fermée.
Cela dit, le ministère russe des Affaires étrangères a jugé mercredi "illégale" la décision de la Ligue arabe d'octroyer le siège de la Syrie à l'opposition syrienne.
"La décision prise par la Ligue sur la Syrie est illégale et infondée, parce que le gouvernement syrien était et reste le représentant légal auprès de l'Onu", a déclaré le ministère russe dans un communiqué.
"En fait, c'est un encouragement aux forces qui, malheureusement, continuent de miser sur une solution militaire en Syrie, sans prendre en compte la souffrance des Syriens, qui grandit de jour en jour", a-t-il ajouté.
Pour sa part , L'Iran a dénoncé le "dangereux précédent" établi par la Ligue arabe après l'octroi du siège de la Syrie.
"Attribuer le siège de la Syrie au soi-disant gouvernement provisoire est un dangereux précédent pour la Ligue arabe", a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, cité par les médias.
"De telles erreurs vont seulement venir s'ajouter aux problèmes", a ajouté le chef de la diplomatie, sans autre précisions.
"Ce geste marque dans les faits la fin du rôle de la Ligue (arabe) dans la région", a ajouté le ministre adjoint des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l'agence officielle Irna.
M. Amir-Abdollahian, chargé des relations avec les pays arabes et africains, a averti que d'autres membres de l'institution panarabe pourraient subir le même sort dans l'avenir.
Dans un entretien avec l'agence iranienne Fars, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil a pour sa part affirmé que la population syrienne était "déçue par la Ligue arabe et ne la reconnaît plus". La Coalition de
l'opposition "ne pourra jamais être considérée comme le représentant légitime du peuple syrien", a-t-il souligné.