Selon un nouveau bilan communiqué samedi par les responsables d’un hôpital au sud du Yémen, quatre manifestants ont trouvé la mort.
Quatre manifestants yéménites ont été tués vendredi par des tirs des forces de sécurité et 116 autres blessés à Taëz, au sud de Sanaa, selon un nouveau bilan communiqué samedi par les responsables d'un hôpital de campagne installé près du lieu des manifestations.
Selon un responsable de cet établissement de fortune installé près de la place de la Liberté, lieu d'un sit-in permanent de protestation contre le régime, 650 autres manifestants ont dû être soignés après avoir inhalé des gaz lacrymogènes et 94 ont subi des brûlures provenant de jets d'eau chaude des véhicules de la police.
Les manifestants ont tenté de prendre d'assaut le siège du gouverneur de province, proche du lieu de la manifestation, avant d'être repoussés par la police. Les affrontements n'ont pris fin qu'à 03H00 du matin (00H00 GMT). Un précédent bilan faisait état de trois morts et de 70 blessés par balles.
Taëz est l'un des épicentres de la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Le chef de l'Etat a rejeté vendredi devant des milliers de ses partisans réunis à Sanaa une offre de médiation des pays arabes du Golfe, qui prévoyait son départ et un gouvernement de transition dominé par l'opposition.
Ali Mohsen al-Ahmar nie toute ambition politique personnelle
Par ailleurs, le général yéménite dissident Ali Mohsen al-Ahmar a affirmé que ses troupes n'avaient pas l'intention de prendre le pouvoir et nié toute ambition politique personnelle, a rapporté ce samedi son service de presse.
"L'armée sera à l'avenir sous les ordres des civils et je ne cherche personnellement aucun poste de pouvoir", a déclaré le général Ahmar à un responsable de l'ONU en visite à Sanaa, selon la même source.
"L'armée n'a fait que répondre à l'appel du peuple qui voulait protéger les manifestants des tueries, de la répression et de la terreur exercées par le régime, certains services de sécurité et la garde républicaine", fidèles au président Ali Abdallah Saleh, a-t-il ajouté.
Le « Yémen, une fois ce régime parti, jouira de la sécurité et de la stabilité", a assuré le général, accusant les autorités d'avoir "pendant 30 ans suscité des crises ».
"Le peuple yéménite est uni aujourd'hui dans sa quête pour faire tomber le régime et pour bâtir un Etat civil", a-t-il ajouté, affirmant que l'armée était prête à collaborer à l'avenir "avec les frères, les amis et la communauté internationale pour combattre le terrorisme et établir la paix au Yémen et dans la région".
La défection du général Ahmar, commandant de la région nord-est et de la première division blindée, qui avait annoncé le 21 mars rejoindre la contestation, a porté un coup dur au président Saleh, qui fait face à un mouvement de contestation sans précédent en 32 ans de pouvoir.