28-11-2024 11:39 PM Jerusalem Timing

Téhéran et Moscou rejettent l’octroi du siège syrien à la Coalition

Téhéran et Moscou rejettent l’octroi du siège syrien à la Coalition

La décision prise à Doha a été supervisée par l’Américain Jeffrey Feltmann de A à Z, et viole deux clauses de la Charte de la Ligue arabe.

Aussi bien l’Iran que la Russie ont dénoncé la démarche prise par la Ligue arabe d’accorder le siège de la Syrie au chef démissionnaire de la Coalition nationale Ahmad Moaz Al-Khatib et  au soi-disant "Premier ministre intérimaire » Ghassan Hitto, lors du sommet de Doha.

Alors que le quotidien libanais AsSafir a révélé qu’elle a violé deux clauses essentielles de la Charte de la Ligue Arabe (LA), et a été supervisée par Feltmanna Jeffrey en personne.

Une hérésie  

"Attribuer le siège de la Syrie au soi-disant gouvernement provisoire est une hérésie qui ne tardera pas à se retourner contre ceux qui ont pris cette décision", a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, à l’issue d’une réunion du cabinet ministériel.

Constituée à Doha en novembre 2012, la coalition de l'opposition a été reconnue par une dizaine de pays et d'organisations internationales comme "le représentant légitime du peuple syrien".
Durant la rencontre, même le drapeau syrien a été substitué par celui de l’insurrection, et qui n’est autre que celui de la tutelle française.
  

"Ces mesures erronées menacent de rajouter des problèmes au compromis politique ", a ajouté le chef de la diplomatie iranien.
Et de regretter « que ces mesures prises par certains Etats interviennent dans un contexte qui attise  la violence et fait couler davantage de sang en Syrie ».
Salehi a rappelé que la solution préconisée par son pays est d’amorcer le dialogue entre le gouvernement et l’opposition et l’organisation d’élections après la formation d’un gouvernement transitoire.

La fin de la Ligue arabe 

Selon le ministre adjoint des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l'agence officielle Irna, «  ce geste marque dans les faits la fin du rôle de la Ligue (arabe) dans la région".
   M. Amir-Abdollahian, chargé des relations avec les pays arabes et africains, a averti que d'autres membres de l'institution panarabe pourraient subir le même sort dans l'avenir.
 

Démarche illégale   
 

Pour sa part, Moscou a jugé "illégal" l'octroi à la Coalition du siège de la Syrie à la Ligue arabe.
 

Selon le ministère russe des Affaires étrangères « le gouvernement syrien était et reste le représentant légal auprès de l'Onu".
"En fait, c'est un encouragement aux forces qui, malheureusement, continuent de miser sur une solution militaire en Syrie, sans prendre en compte la souffrance des Syriens, qui grandit de jour en jour", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Pour sa part, le représentant de la Russie aux Nations Unies Vitaly Tchourkine a signalé que la Ligue arabe devrait être exclue de la recherche d'une solution politique à la crise syrienne . " La Ligue Arabe en traitant de la question syrienne est sous l'influence de certains Etats extrémistes qui ont leur propre agenda", explique-t-il.

Selon lui, depuis le début, cette instance a fait preuve de comportements qui montrent qu'elle ne veut pas parvenir à une solution compromise sérieuse. Il cite entre autre la suspension de la Syrie, et l'annulation de la mission d'enquête d'une délégation parce qu'elle a envoyé des rapports assurant que l'insurrection en Syrie est bel et bien armée.

 

L’action arabe en l’air

Commentant la décision de mardi, le quotidien libanais AsSafir a jugé qu’elle a brisé les règles politiques et diplomatiques qui constituaient le strict minimum de l’action arabe commune.
«  Ceci ouvrira la voie aux régimes arabes de s’arracher la légitimité et la représentation politique des uns des autres, chaque fois qu’ils sont en conflit », a prévenu le journal dans son éditorial.

Deux clauses violées

Et d’assurer que cette décision constitue une violation des deux clauses 8 et 18 de sa charte. La première stipulant que chaque Etat de la Ligue arabe se doit de « respecter le régime en place dans les autres pays membres et s’engage à ne rien faire pour le changer».
Et la seconde dictant entre autre que « la décision d’expulser un Etat de la Ligue arabe devrait être prise à l’unanimité des pays membres, hormis le pays concerné ». Sachant que la décision de Doha est passée outre des réserves exprimées par l’Algérie et l’Irak, et l’abstention du Liban.

Feltmann : de A à Z

Une source diplomatique arabe dans la capitale qatarie a révélé pour le quotidien libanais que la démarche suivante exhortant au remplacement de la délégation syrienne officielle  devrait se tenir dans l’organisation des Nations Unies, et passe par l’éjection Bachar Jaafari.

Des sources ont assuré que l’adjoint-politique du secrétaire général des Nations Unies, l’américain Jeffrey Feltmann était un partenaire à part entière des Qataris dans la gestion du dossier syrien, de A à Z.

Le journal libanais constate aussi que la décision de la Ligue arabe  élimine toutes les autres oppositions syriennes , alors que la coalition souffre elle-aussi de divisions gravissimes.