Le 14-Mars ne semble pas opposé à ce scénario.
Le scénario post-démission commence à se préciser et c’est le président du Parlement qui en est le principal artisan.
Nabih Berry a procédé mardi et mercredi des consultations intensives avec des députés et des représentants de blocs parlementaires pour dégager un accord, même tacite, sur les grandes lignes de la période à venir.
Ces discussions prépareront le terrain aux consultations parlementaires obligatoires que le président de la République, Michel Sleiman, doit engager la semaine prochaine après les fêtes pour désigner un Premier ministre. Elles devront en principe avoir lieu mardi et mercredi prochains.
Mais on connait à peu près d’ores et déjà les contours du scénario. Il est fort probable que M. Najib Mikati sera reconduit au poste de Premier ministre.
Un consensus en ce sens semble en effet se dégager chez les principales forces de la majorité sortante: Mouvement Amal, Courant patriotique libre (le général Aoun a rendu hommage, hier, à son action passé), Parti socialiste progressiste.
Du côté du 14-Mars, le Courant du futur et les Kataëb n’ont pas affiché une position de refus catégorique. Seul le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, plaide pour la formation d’un gouvernement du 14-Mars et des centristes, bien que les rapports de forces dans le pays ne le permettent pas.
Le scénario en gestation comprend la convocation par M. Berry d’une séance plénière au Parlement, probablement le 4 ou le 5 avril, pour annuler la loi électorale de 1960. Celle-ci ne peut être annulée que par le vote d’une nouvelle loi, en l’occurrence, la loi orthodoxe.
Mais le président de la république pourrait déposer auprès du Conseil constitutionnel un recours en invalidation de cette loi qu’il juge anticonstitutionnelle. Cela signifie que les élections ne pourront plus être organisées à la date prévue, le 9 juin, et le mandat du Parlement sera obligatoirement prorogé afin d’éviter un vide au niveau du pouvoir législatif.
Le 14-Mars ne semble pas opposé à ce scénario à condition que la séance plénière soit également consacrée à l’examen d’une pétition, signée par 69 députés et remise ce mercredi au président Berry, proposant de repousser de deux ans l’âge de la retraite des chefs militaires et sécuritaires… avec effet rétroactif.
De la sorte, le général Achraf Rifi pourrait réintégrer son poste à la tête des Forces de sécurité intérieure et le mandat du général Jean Kahwaji, qui expire en septembre, sera prorogé. Si des milieux proches du 14-Mars assurent que M. Berry n’est pas opposé à ce projet, ce dernier a déclaré au Nahar qu’il n’était pas tenu d’accepter cette pétition, même si elle était signée par 127 députés. «Si j’en suis convaincu, je l’accepte même si elle est signé par un seul député», a-t-il dit.
M. Berry a discuté hier des détails de ce scénario avec ses alliés. Il a notamment reçu, ensemble, le ministre Gebran Bassil (CPL), Hussein Khalil, conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah, Youssef Saadé (Marada) et Ali Hassan Khalil (Amal). Puis il s’est entretenu, séparément, avec Georges Adwan et Sami Gemayel.
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