Le coup d’envoi a été donné par le président Barack Obama lors de sa visite en "Israël".
La démission du gouvernement de Najib Mikati est la copie libanaise du plan d'escalade américain à l'échelle régionale, et dont le coup d'envoi a été donné par le président Barack Obama lors de sa visite en « Israël ».
Au Liban, la démission avait été précédée par de nombreux indices politiques. Elle ouvre la porte à une nouvelle étape de la confrontation politico-sécuritaire, qui s'inscrit dans le cadre de la guerre mondiale menée contre l'Etat national syrien et dont les acteurs veulent transformer le Liban en plateforme pour attaquer ce pays voisin et porter atteinte à la Résistance, qui constitue une force de dissuasion contre « Israël » et ses soutiens.
Les premiers indices de cette escalade sont apparus avec les déclarations, il y a quelques semaines, de l'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, qui a exigé l'organisation des élections au Liban selon la loi de 1960.
Maura Connelly a ainsi torpillé toutes les tentatives interlibanaises d'aboutir à une loi électorale consensuelle, car Washington et ses alliés du Golfe sont parvenus à la conclusion que toute loi rectifiant la représentation chrétienne permettrait de dégager une majorité claire qui ferait échec à la mission qu'ils ont confié au bloc centriste, qui consistait à neutraliser les initiatives nationales, une tâche que le 14-Mars, le Courant du futur en particulier, n'ont pas réussi à mener à bien.
Le mot d'ordre de Connelly donne le coup d'envoi à une période de confrontations et de troubles.
Les propos agressifs et provocateurs à l'égard du Hezbollah, prononcés par Obama, constituent un autre indice émanant, celui-ci, de la plus haute autorité américaine.
Le président US est la source des instructions de Washington aux pétromonarchies, à la Turquie, à ses auxiliaires libanais et aux pays européens. C'est lui qui ordonne et tous les autres s'exécutent.
Certaines personnalités et forces politiques libanaises se plient à ses ordres, sous prétexte que l'Occident gagne toujours, alors que les expériences du passé prouvent qu'au Liban, il a essuyé de lourdes défaites.
Ou bien alors, elles affirment qu'elles sont incapables de supporter les pressions exercées sur elles. L'ordre américain est clair: le moment est venu de mettre un terme au partenariat avec le Hezbollah au sein du gouvernement.
Les deux points litigieux qui sont, en apparence, à l'origine de la démission de Najib Mikati, sont au centre de l'intérêt américain: l'insistance à former la commission de supervision des élections s'inscrit dans le cadre de la volonté d'organiser les élections sur la base de la loi de 1960; l'insistance à maintenir le général Achraf Rifi à la tête des Forces de sécurité intérieure (FSI) est tout à fait naturelle, vu que depuis 2005, cette institution est au cœur du dispositif qui fournit services et renseignements aux Américains et à leurs auxiliaires régionaux, notamment ceux qui sont impliqués dans la guerre contre la Syrie.
Les responsables libanais qui ont milité pour le maintien de Rifi à la tête des FSI savent pertinemment que cet homme et l'institution qu'il dirige ont apporté soutien et protection aux mouvements takfiristes proches d'Al-Qaïda, et autres groupes terroristes multinationaux au Liban, dans les camps palestiniens et à l'intérieur de la prison centrale de Roumié.
La démission illustre l'enchevêtrement des enjeux politiques et sécuritaires avec la loi électorale. Toute solution politique devra attendre l'effondrement des illusions américaines en Syrie et la défaite des Etats-Unis dans ce pays.
La tournée d'Obama
Le président américain a donc donné le coup d'envoi de cette escalade lors de sa tournée régionale dont le but était de resserrer les rangs de ses alliés, d'aplanir les divergences qui existent entre certains d'entre eux, dans le but d'essayer de modifier les rapports de forces en Syrie et dans la région.
Il a d'abord donné le signal de la guerre ouverte contre le Hezbollah, il a convaincu la Jordanie de jouer pleinement le rôle qui lui est imparti dans l'agression contre la Syrie (afflux de terroristes, entrainement sur le territoire du royaume etc...) et, enfin, il a réglé le pseudo-différend entre la Turquie et « Israël ».
Son secrétaire d'Etat a été chargé de faire le suivi, en essayant d'isoler la Syrie de ses alliés. John Kerry a prévenu dimanche à Bagdad le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki que des avions chargés d'armes qui relient l'Iran et la Syrie en traversant l'espace aérien irakien contribuaient à maintenir Bachar al-Assad au pouvoir.
"J'ai très clairement dit au Premier ministre que les survols d'appareils épartis d'Iran contribuaient à soutenir le président Assad et son régime", a déclaré M. Kerry à des journalistes après sa rencontre avec M. Maliki dans la capitale irakienne.
"Tout ce qui aide le président Assad pose problème", a ajouté M. Kerry, qui s'exprimait pendant une conférence de presse organisée lors d'une visite surprise dans la capitale irakienne.
Le décor est planté, la bataille décisive va bientôt commencer.
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Ghaleb_Kandil.250313.htm