Deux journalistes de médias influents ont également récemment reçu des menaces de mort.
Un juge qui a récemment mis en examen (inculpé) l'ex-président français Nicolas Sarkozy et deux journalistes de médias influents ont récemment reçu des menaces de mort, a confirmé jeudi l'un des journalistes.
"J'ai reçu le 20 mars à Europe 1 dans mon courrier une lettre de menaces dans laquelle se trouvait une balle de gros calibre", a indiqué l'éditorialiste de cette radio privée Jean-Pierre Elkabbach.
"La lettre dit: +cette fois ci, la balle n'est pas chargée. La prochaine fois elle sera chargée", a ajouté ce journaliste de premier plan depuis plus de 30 ans en France.
Il a porté plainte le jour même, mais a refusé une protection policière.
Son collègue, le journaliste de la chaîne d'information iTélé Michaël Darmon, avec qui il coanime les dimanches une émission politique, a reçu une lettre similaire, selon M. Elkabbach.
Selon lui, ces lettres proviendraient "du même groupe" qui aurait adressé ce mercredi un courrier de menaces et des munitions au juge d'instruction de Bordeaux (sud-ouest) Jean-Michel Gentil.
Ce magistrat a inculpé le 21 mars l'ex-président Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" présumé sur la milliardaire Liliane Bettencourt.
Un proche de M. Gentil a précisé que ce courrier contenant "des menaces caractérisées" et visant "M. Gentil et d'autres magistrats", était arrivé au parquet de Bordeaux, "qui a dû diligenter une enquête préliminaire", et a saisi la police, selon une autre source. Cette lettre était accompagnée "de munitions d'arme de guerre", a-t-on ajouté.
"Vous êtes physiquement bien protégé", lance l'auteur au juge, "mais l'un des vôtres va disparaître". Il est précisé que "les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions", et le texte assure que les laboratoires d'expertise ne parviendront pas à trouver trace des auteurs de ces lettres.
Selon le site d'information Sud Ouest.fr, les deux collègues du juges, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont également reçu des lettres de menaces, mais cela n'était pas confirmé mercredi soir.
L'inculpation de l'ex-président a suscité des propos virulents parmi ses proches politiques.
Le juge Gentil a "déshonoré la justice", avait ainsi déclaré l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, le député Henri Guaino.
Dans un communiqué, le Syndicat de la Magistrature affirme que "la violence des propos de la +garde rapprochée+ de l'ancien président et l'oeuvre de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s'est livrée ne peuvent que susciter l'incompréhension des citoyens (...)et, pour finir, l'insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés de rendre la justice".