Il s’agit surtout de jeunes, militants des droits de l’Homme et membres du Comité pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC).
Au moins 17 personnes ont été déférées devant la justice à Ghardaïa, à quelque 600 km au sud d'Alger, suite à de violents affrontements cette semaine entre policiers et jeunes chômeurs, indiquait jeudi la presse algérienne.
Ces violences, survenues mardi à l'occasion du coup d'envoi de la Fête du tapis célébrée chaque année dans cette ville du sud connue pour cet artisanat, ont fait 14 blessés parmi les forces de l'ordre, selon le quotidien francophone Liberté.
Les protestataires voulaient attirer l'attention des autorités sur leur situation de chômeurs alors que de gros investissements permettent cette célébration annuelle dans la capitale mozabite.
Selon l'agence nationale APS, les personnes arrêtées sont notamment accusées de vandalisme, destruction de biens publics et privés et incendies.
Il s'agit surtout de jeunes, selon la presse francophone, militants des droits de l'Homme et membres du Comité pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), une organisation très active dans le sud algérien où elle a organisé ces dernières semaines une série de manifestations contre le chômage.
Mercredi, a rapporté le quotidien El-Moudjahid, plusieurs ministres, dont celui de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, se sont rendus à Ghardaïa pour discuter de l'emploi avec les autorités locales.
Le 14 mars, des milliers de chômeurs avaient défilé dans le calme dans la ville d’Ouargla, au coeur de la zone des hydrocarbures, pour réclamer du travail et l'arrêt de poursuites judiciaires contre leurs militants.
Deux jours plus tôt, un tribunal de Laghouat, également dans le sud, avait condamné à deux mois de prison, dont un ferme, quatre chômeurs qui avaient manifesté devant l'Agence nationale pour l'emploi.
Le chômage touche de plein fouet la jeunesse algérienne. Selon les autorités et le FMI, 21,5% des moins de 35 ans sont sans emploi, contre moins de 10% à l'échelle nationale.
La situation des jeunes est encore plus difficile dans le Sud, du fait du faible développement de la région et d'une émigration de travailleurs du Nord voire de l'étranger, au motif de l'absence de main-d’œuvre locale qualifiée, ce que réfutent les chômeurs du Sud.