L’agence de l’ONU cherche à savoir plus précisément ce qui s’est passé dans le camp d’Akçakale, près de la frontière turco-syrienne.
Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), une agence de l'ONU, s'est déclaré profondément préoccupé après l'annonce que la Turquie a renvoyé des réfugiés syriens dans leur pays, à la suite de heurts dans un camp.
"Le HCR est très préoccupé par des informations faisant état d'un incident sérieux et de possible renvois à partir du camp d'Akçakale durant les dernières 24 heures", a déclaré à l'AFP une porte-parole du HCR.
L'agence de l'ONU cherche à savoir plus précisément ce qui s'est passé dans le camp d'Akçakale, près de la frontière turco-syrienne, et est en contact avec les autorités turques.
"Des retours forcés en Syrie, s'ils ont bien eu lieu, sont contraires à la loi turque et aux règles internationales", a ajouté la porte-parole.
"Nous soutenons l'application de la loi dans les camps, et le recours aux règles nationales pour traduire les auteurs de crimes en justice. Cependant, des retours forcés de réfugiés dans leur pays d'origine ne peuvent pas être considérés comme une punition ou un acte à effet dissuasif", a-t-elle ajouté.
La Turquie a rejeté toute accusation de retour forcé des Syriens.
"La Turquie ne renvoie pas les réfugiés syriens, ce serait contraire à notre politique générale d'accueil des Syriens", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère turc des affaires étrangères.
Le porte-parole a ajouté que les Syriens qui voulaient rentrer de leur plein gré chez eux étaient libres de le faire.
Le ministère turc a par ailleurs publié un communiqué expliquant le départ volontaire de certains Syriens par leur implication dans des heurts avec les forces de l'ordre survenus la veille dans le camp.
"Le 27 mars, un groupe d'environ 200 personnes a attaqué les forces de sécurité dans le camp avec des pierres sans exprimer aucune revendication ou plainte", affirme le document, soulignant que les auteurs de ces violences ont rencontré des réactions hostiles chez les autres Syriens.
"Nos forces de sécurité ont identifié à l'aide de caméras les personnes qui ont participé à ces provocations. (...) Par crainte de poursuites judiciaires ou des réactions des autres Syriens, un groupe de 130 personnes a voulu faire usage de son droit au retour volontaire et est reparti en Syrie", ajoute-t-il.
Mercredi dernier, l'agence de presse turque Anatolie a rapporté que la police avait fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser des Syriens qui protestaient après un incendie dans le camp, qui abrite quelque 35.000 personnes, selon le ministère turc des Affaires étrangères.
Un enfant a été tué dans l'incendie et trois autres blessés.
Selon l'agence Anatolie, un des manifestants a été blessé par la police antiémeute turque.
Quelque 200.000 réfugiés syriens vivent dans des camps en Turquie, proches de la frontière syrienne.
Plus d'un million de personnes ont fui la Syrie depuis le début de la guerre civile, qui a éclaté il y a deux ans