Une mise à mort pour la première fois requise en Arabie-saudite contre un prisonnier d’opinion: le dignitaire religieux chiite cheikh Nimr.
Un procureur a requis la « mort par crucifixion » contre le militant saoudien chiite Cheikh Nimr al-Nimr, arrêté l’été dernier lors de manifestations dans les provinces de l’Est du pays au cours desquelles 16 manifestants et un policier ont été tués.
Le religieux chiite est accusé d’avoir aidé des « terroristes », provoqué des troubles et serait « coupable de guerre contre Dieu », relate le journal saoudien Al Hayat.
En effet, selon la chaîne satellitaire iranienne alAlam , le chef d'accusations de cheikh Nimr sont: l'hérésie, attiser les conflits sectaires , rencontres de criminels recherchés par la justice, d'incitation à tuer des civils et des policiers voire à la démolition des mosquées lors des prières du vendredi, et aussi d'ingérence dans les affaires des autres pays .
Lors de son procès, cheikh Nimr a démenti toutes ces accusations portées contre lui et a demandé au tribunal de lui donner le temps de consulter sa famille et de choisir un avocat. Il a a aussi demandé à ce que ses proches assistent aux audiences judiciaires.
De son côté, l’opposition saoudienne a décrit les accusations portées contre Cheikh Nimr de "fabriqués et de mensongères".
Le Réseau arabe d'information sur les droits de l'homme a accusé le comité du procureur général « de partialité et de dépendance », soulignant que « les accusations contre cheikh Nimr sont fausses et montées de toute pièce pour justifier sa mise à mort. Ce qui représente en soi une intention délibérée de poursuivre une politique calomnieuse ».
Et de conclure : «Les autorités saoudiennes n'ont jamais organisé des procès ouverts au public pour les prisonniers d'opinion ; dans ce genre de procès les détenus sont toujours condamnés et ils n’ont pas le droit à la liberté d'expression sans oublier que leurs droits civiques sont bafoués ».
A noter que cheikh Nimr a été blessé par des balles au moment de son arrestation et n’a pas été soigné convenablement par les autorités pénitentiaires saoudiennes. Selon sa sœur, « la balle est toujours dans sa cuisse et les médecins ne l’ont pas retiré sur ordre des forces de sécurité pour le garder en état d’invalidité sachant qu’il ne peut plus plier ses genoux faute de soins » a rapporté alAlam .