La révolution est "unie" et "je suis préparé" pour la présidence.
Hugo Chavez a lutté jusqu'à "la dernière seconde" de sa vie et croyait qu'il allait s'en sortir, a déclaré le président par interim du Venezuela Nicolas Maduro, candidat à la présidence, lors d'un entretien accordé à l'AFP.
"Jusqu'à la dernière seconde de sa vie il a cru qu'il allait continuer à vivre et il voulait rester en vie", a affirmé M. Maduro.
Visiblement toujours sous le coup de l'émotion, il s'est rappelé comment il est arrivé le 5 mars à l'hôpital militaire de Caracas où le chef de l'Etat avait été admis avec l'intention de discuter avec Hugo Chavez de certains dossiers en cours. Quelques heures plus tard, il a dû annoncer au pays que le président était décédé.
"J'avais apporté une chemise rouge dans laquelle j'avais mis tous les dossiers en suspens. Je pensais que nous aurions pu parler de thèmes variés.
Mais là, je me suis retrouvé avec ma chemise et lui a sans doute pensé la même chose. Lui voulait vivre, il avait un optimisme et une foi gigantesques dans la vie", s'est souvenu M. Maduro, auquel Chavez avait confié le pouvoir pendant son hospitalisation.
Une grande discrétion avait été observée par les proches du dirigeant sur sa maladie, et les Vénézuéliens ne savent toujours pas contre quel genre de cancer leur président s'est battu pendant près de deux ans.
M. Maduro avait coupé court à de nombreuses rumeurs sur le véritable état de santé du président, surtout à partir de décembre, lorsque Hugo Chavez n'est plus du tout apparu en public.
Nicolas Maduro a réitéré son désir d'ouvrir une enquête exhaustive sur la mort de Chavez. Quelques heures avant d'annoncer son décès, alors qu'il était vice-président, il avait laissé entendre que les "ennemis historiques" du pays pourraient avoir provoqué le cancer du dirigeant.
"C'est un sujet très délicat. Personnellement, je pense qu'il faut une enquête de fond. Tu sais qu'il y a des puissances dans le monde qui viennent tester des armes pour propager des virus ou le cancer et je crois qu'elles ont infecté le commandant Chavez. C'est ma conviction. J'ai de nombreuses raisons et de nombreuses informations pour croire cela", a-t-il assuré.
Par ailleurs, le chef de l'Etat par intérim assure être "préparé" et garantit que "la révolution est unie", à quinze jours de la présidentielle.
"Il y a beaucoup de gens qui parient aujourd'hui sur la fin de la révolution, mais je crois que maintenant les dirigeants du monde savent que la révolution a sa propre force" au-delà du président défunt, qui jouissait d'un charisme hors-normes, affirme son héritier.
"Les seuls qui peuvent garantir la stabilité politique, économique et énergétique, c'est nous, avec Nicolas Maduro comme président", insiste-t-il.
Les électeurs du Venezuela doivent élire le successeur d'Hugo Chavez le 14 avril prochain en votant soit pour Nicolas Maduro soit pour le candidat de l'opposition soutenue par les Etats-Unis Henrique Capriles.