"Le crime d’enlèvement, qui est apparu en Syrie ces deux dernières années, est un crime importé", selon le ministre syrien de la Justice.
Le président syrien Bachar el Assad a proposé mardi une amnistie aux auteurs d'enlèvement, leur donnant quinze jours pour libérer leurs otages, à défaut de quoi ils encourent désormais les travaux forcés à perpétuité, a rapporté l'agence de presse syrienne Sana.
"Quiconque a enlevé une personne pour obtenir une rançon et l'a privée de sa liberté pour des raisons politiques, financières ou confessionnelles, sera condamné aux travaux forcés à perpétuité", indique un décret rapporté par Sana.
Les ravisseurs seront "exécutés si le crime a mené à la mort (de la victime) ou à un handicap permanent, de même qu'en cas d'agression sexuelle", précise le décret.
Le texte promet en revanche l'amnistie à "quiconque a enlevé une personne et l'a libérée ou remise aux autorités compétentes dans un délai de 15 jours après l'entrée en vigueur du décret", poursuit l'agence de presse syrienne.
Ce décret constitue une "sérieuse et efficace dissuasion à ce phénomène" des enlèvements, a estimé le ministre de la justice, Najem Hamad al-Ahmad, cité par la Sana.
Le ministre a également appelé les ravisseurs à "saisir l'opportunité présentée par ce décret d'éviter tout châtiment, en libérant les victimes d'enlèvement".
"Le crime d'enlèvement, qui est apparu en Syrie ces deux dernières années, est un crime importé qui est étranger aux valeurs de la société syrienne", a ajouté le ministre de la Justice.
Le régime syrien a constamment accusé des puissances étrangères d'être derrière la guerre civile, et les enlèvements sont monnaie courante dans le pays.
M. Ahmad a également affirmé, à l'adresse des preneurs d'otages ayant des motivations politiques ou confessionnelles, "ce n'est pas en enlevant des personnes innocentes que vous résoudrez les problèmes".
"Les portes du gouvernement, de tous les ministères et des institutions politiques sont ouvertes", a-t-il dit.