Pour le président libanais, il est possible que le gouvernement d’expédition des affaires courantes organise le scrutin.
L’image est brouillée à cinq jours du début des consultations parlementaires pour la désignation d’un nouveau chef du gouvernement.
Le président de la République, Michel Sleiman, a mélangé les cartes en affirmant qu’il ne signerait pas un décret de prorogation du mandat de la Chambre.
Passant outre le refus d’une grande partie de la classe politique, notamment les partis chrétiens et l’Eglise maronite, de la tenue des élections sur la base de la loi de 1960, le chef de l’Etat a estimé qu’il est possible que le gouvernement d’expédition des affaires courantes organise le scrutin.
Démentant tous les pronostics sur l’inévitabilité du report des élections, le député Walid Joumblatt a demandé à ses partisans de déposer leurs dossiers de candidatures dès ce mardi. Il s’agit de MM. Waël Abou Faour, Elie Aoun, Nehmé Tohmé, Ayman Choucair, Alaeddine Terro et Akram Chehayeb, en plus de lui-même.
Pendant ce temps, le 8 Mars et le Courtant patriotique libre multiplient les concertations pour tenter d’unifier leurs positions concernant le nom de leur candidat pour le poste de Premier ministre et le dossier électoral.
Une réunion a groupé lundi au domicile du général Michel Aoun à Rabié le chef des Marada, le député Sleiman Frangié et le député du Tachnag Hagop Pakradouni.
Le conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Khalil, et le chef de l’unité de liaison Wafic Safa, se sont joints aux discussions qui ont duré deux heures et demie.
Pendant la réunion, le général Aoun a appelé au téléphone le président du Parlement, Nabih Berry, pour s’enquérir de son état de santé après l’opération chirurgicale qu’il a subie.
Une occasion pour les deux hommes de rétablir le contact après les divergences apparues autour de la question de la convocation d’une séance plénière de la Chambre pour voter le projet électoral orthodoxe.
M. Berry affirme qu’il ne convoquerait pas une telle réunion en l’absence d’une des composantes essentielles du tissu sociopolitique et communautaire libanais.
En fait, des sources bien informées indiquent que M. Berry craint que les Forces libanaises et le Parti Kataëb ne votent pas en faveur du projet orthodoxe, ce qui remettrait définitivement en selle la loi de 1960.
De son côté, le bloc du Futur a exclu mardi de renommer M. Mikati pour la formation du prochain gouvernement.
Selon des sources diverses, le parti de Saad Hariri envisagerait de présenter la candidature de l’ancien ministre Khaled Kabbani, de M. Ghaleb Mahmassani ou encore du député Tammam Salam.
Le quotidien As Safir croit savoir que M. Joumblatt aurait décidé d’appuyer le candidat de M. Hariri.
Pour sa part, le quotidien Al Akhbar assure que Najib Mikati reste le candidat favori de l’Arabie saoudite pour gérer la situation en cette période difficile.
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