Joumblatt fait durer le suspense et révélera son choix ce jeudi.
La bourse de la désignation d’un Premier ministre, de la formation d’un gouvernement et de l’organisation des élections législatives est en perpétuelle fluctuation. A deux jours des consultations parlementaires contraignantes (5 et 6 avril), l’image reste floue sur tous les plans.
Si aucun candidat consensuel ne s’est encore dégagé, les candidats de chacun des deux camps ne sont pas encore connus, même si les milieux du Courant du futur font circuler les noms de Tammam Salam, Khaled Kabbani et Ghaleb Mahmassani.
Du côté du 8-Mars et du Courant patriotique libre, l’image devrait se décanter dans les prochaines heures. Cependant, le leader du CPL, le général Michel Aoun, a violemment critiqué Najib Mikati, lui reprochant d’avoir démissionné sans consultations préalables avec ceux qui l’ont porté au pouvoir, et pour des raisons injustifiées.
La seule constante est que c’est le député Walid Joumblatt et son bloc de 7 députés qui feront pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. Or le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) fait durer le suspense. Il a annoncé qu’il ne se prononcera pas sur le nom de son candidat avant jeudi soir, pendant l’émission Kalam el-Nas sur la LBC.
Toutefois, le soutien sans faille qu’il a apporté tout au long de ces derniers mois à Najib Mikati n’est plus de mise. De même que M. Joumblatt n’a ni confirmé ni démenti les informations publiées par As Safir, mardi, sur une promesse qu’il aurait faite à l’Arabie saoudite de ne pas appuyer un candidat qui ne serait pas agréé par l’ancien Premier ministre Saad Hariri.
Dans l’attente que le tableau s’éclaircisse, les protagonistes ont intensifié leurs concertations internes et transversales.
Saad Hariri a conféré à Riyad avec une délégation de son bloc, conduite par Fouad Siniora, ainsi qu’avec le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour, dépêché par Walid Joumblatt.
En plus du nom du prochain Premier ministre, les divergences entre le 14 et le 8 Mars se manifestent aussi au niveau des caractéristiques et de la mission du prochain gouvernement. Pour le 14-Mars, la période nécessite un cabinet neutre, dont la principale mission serait d’organiser les élections législatives.
Pour le 8-Mars et le CPL, le gouvernement doit être politique, surtout que la tenue des élections à la date prévue n’est pas garantie en raison de l’absence d’un consensus national autour d’une loi juste et équitable.
Dans ce cadre, le quotidien An Nahar souligne que moins de dix jours avant l’expiration du délai de dépôt des candidatures, seuls sept dossiers (ceux des candidats de Walid Joumblatt) ont été présentés au ministère de l’Intérieur. Aussi, la prolongation du délai de présentation des candidatures jusqu’au 20 avril est-elle envisagée.
Al Akhbar: Le 8 et le 14-Mars ne veulent plus d’un retour de Mikati
Entre-temps, le quotidien AlAkhbar a révélé que la seule question autour de laquelle les protagonistes libanais sont tombés d’accord est celle de supprimer le nom de Najib Mikati de la liste des candidats au poste de Premier ministre.
Le retour de Mikati nécessite une décision saoudienne claire qui ne viendra qu’après que le roi Abdallah termine sa période de deuil pour la mort de son demi-frère Badr.
Les soutiens occidentaux de Saad Hariri, notamment les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, souhaiteraient le retour de Najib Mikati au Grand sérail. Ceux qui rencontrent les ambassadeurs de ces pays entendent des propos clairs allant dans ce sens. Mais les plus proches alliés de Saad Hariri se murent dans le silence.
Les Saoudiens n’ont pas exprimé de position hostile à Mikati et lui sont reconnaissants d’avoir démissionné après que l’ambassadeur saoudien, Ali Awad al-Assiri, lui eut exprimé le souhait de Riyad de voir le mandat d’Achraf Rifi prorogé.
En plus de Hariri, une bonne partie des forces politiques semble opposée au retour de Mikati. Les Forces libanaises affirment qu’il reste un candidat potentiel, mais en réalité elles n’en veulent pas.
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