La plus haute juridiction criminelle "déclare irrecevable la demande de libération conditionnelle".
La Cour de cassation a rejeté jeudi la demande de libération conditionnelle de l'ancien militant libanais Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis 28 ans en France pour complicité d'assassinat présumée de deux diplomates, a-t-on appris de source judiciaire.
Dans un arrêt obtenu par l'AFP, la plus haute juridiction criminelle "déclare irrecevable la demande de libération conditionnelle".
Elle estime qu’Abdallah "ne pouvait se voir accorder une libération conditionnelle sans avoir été obligatoirement préalablement soumis, à titre probatoire, à une mesure de semi-liberté ou de placement sous surveillance électronique pendant une période d'un an au moins".
La Cour de cassation, "en mesure de mettre fin au litige" de cette complexe procédure judiciaire, douche donc les espoirs du Libanais de 62 ans de sortir prochainement de prison, ce qui ne l'empêchera pas de déposer une nouvelle demande d'aménagement de peine.
L'ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), arrêté en 1984 puis condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de deux diplomates, un Américain et un Israélien, en était à sa huitième demande de libération conditionnelle.
Les soutiens de l'ancien activiste détenu à Lannemezan (sud-ouest), qui organisent régulièrement des manifestations à proximité des ministères de la Justice ou de l'Intérieur, l'estiment "séquestré par l’Etat français sur pressions états-uniennes".
Le département d'Etat ainsi que des élus de toutes tendances du Congrès américain avaient réitéré mi-janvier leur opposition à une sortie de prison d'Abdallah.
Le 21 novembre 2012, le tribunal d'application des peines de Paris s'était déclaré favorable à sa libération conditionnelle mais avait ajourné sa décision finale au 14 janvier pour laisser le temps au ministère de l'Intérieur de délivrer un arrêté d'expulsion.
La cour d'appel avait validé la décision du tribunal quelques semaines plus tard mais le parquet général s'était pourvu en cassation, considérant qu'en l'absence de cet arrêté d'expulsion, le tribunal aurait dû déclarer la demande de libération conditionnelle irrecevable.
Or les juges avaient multiplié les ajournements d'examen définitif de la requête. Une décision de la cour d'appel était encore attendue le 11 avril mais elle n'a plus lieu d'être après l'arrêt de la Cour de cassation.