Des experts considèrent cependant qu’une percée dans les discussions est peu probable avant l’élection présidentielle du 14 juin en Iran..
L'Iran et les grandes puissances n'ont pas progressé dans les pourparlers sur le programme nucléaire iranien controversé, Téhéran étant critiqué pour le manque de clarté de ses réponses à l'issue d'une première journée de négociations vendredi à Almaty, au Kazakhstan.
"Il n'y a pas encore eu de réponse claire et concrète à la proposition" faite à l'Iran par les grandes puissances au cours de leur précédente réunion à Almaty fin février, a déclaré un diplomate occidental, dont le constat a été confirmé par une seconde source.
"Nos idées ont suscité des commentaires intéressés, mais pas entièrement expliqués" dans le détail par les négociateurs iraniens, a ajouté le diplomate.
De son côté, Ali Bagheri, adjoint au principal négociateur iranien Saïd Jalili, a indiqué que l'Iran avait présenté une contre-proposition, sans entrer dans le détail.
Des responsables occidentaux ont estimé que les propositions de Téhéran ressemblaient étrangement à d'anciennes idées déjà écartées lors d'une réunion en 2012 à Moscou.
"Leur présentation était pour ainsi dire une répétition de ce qu'ils avaient mis en avant à Moscou. Nos idées ont suscité des commentaires qui manquaient d'explications", a déploré un diplomate occidental.
Après deux sessions plénières de négociations, l'Iran et les 5+1 se sont mis d'accord pour poursuivre samedi leurs pourparlers à Almaty, principale ville du Kazakhstan, une ex-république soviétique d'Asie centrale.
La représentante de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, qui dirige les négociations pour les 5+1, a émis l'espoir que l'Iran donne une "réponse réfléchie et équilibrée pour pouvoir se mettre d'accord sur la manière de progresser".
Mais les réponses apportées par Téhéran ont suscité "encore plus de questions", a déclaré le négociateur russe Sergueï Riabkov, cité par l'agence Interfax.
"Cela prouve que ces pourparlers sont sérieux" a-t-il toutefois estimé.
Pendant la précédente réunion au même endroit fin février, les 5+1 avaient présenté une offre prévoyant la "suspension" et non plus "l'arrêt" des activités d'enrichissement d'uranium à 20% en Iran.
Ils avaient proposé en échange d'atténuer certaines sanctions sur le commerce de l'or et le secteur pétrochimique, qui étranglent l'économie iranienne.
Le groupe 5+1 demande aussi à l'Iran de fermer son site d'enrichissement de Fordo, considéré comme le seul de ce pays à être à l'abri d'une frappe militaire, et d'envoyer à l'étranger son stock d'uranium enrichi à 20%.
Mais M. Jalili a fait savoir vendredi que l'Iran n'avait pas l'intention de céder sur son droit à enrichir de l'uranium, la plus importante concession demandée par les 5+1.
Il a par ailleurs semblé relativiser les chances d'une rencontre bilatérale avec son homologue des Etats-Unis, la sous-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman, alors que Washington espère depuis des années de telles discussions directes.
"Ce que notre pays attend, c'est que les Etats-Unis corrigent leur comportement, et pas seulement en paroles. Ceux qui viennent pour des négociations doivent venir avec de la logique, et pas avec des menaces, en disant que toutes les options sont sur la table", a-t-il dit à la veille de la rencontre.
Des experts considèrent cependant qu'une percée dans les discussions est peu probable avant l'élection présidentielle du 14 juin en Iran, à laquelle le président Mahmoud Ahmadinejad ne peut se représenter après deux mandats consécutifs.