Des sources politiques qualifient la désignation d’un Premier ministre de pas en avant mais qui reste incomplet en raison de la complexité qui va caractériser le processus de formation du nouveau gouvernement.
Une source proche du 8-Mars estime que l’Arabie saoudite a relativement réussi, en faisant tomber le cabinet de Najib Mikati, qualifié de «gouvernement du Hezbollah», à exécuter la première partie de son plan de longue haleine.
Celui-ci consiste à reprendre possession intégralement de la carte libanaise. La chute du cabinet a eu lieu selon le même procédé utilisé pour faire tomber le gouvernement de Saad Hariri, en janvier 2011. C’est-à-dire à travers un «coup d’état blanc».
Cette source reconnait que la démarche saoudienne a permis de remettre la troisième présidence au Courant du futur soit directement soit à travers un de ses proches, avec l’aide du député Walid Joumblatt, qui joue sur les deux tableaux, celui du Hezbollah et celui de Riyad.
D’ailleurs, l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth, Ali Awad al-Assiri, a eu une activité politique remarquée ces derniers jours, même s’il a tenu à affirmer que son pays ne se mêlait pas des échéances internes libanaises. Cependant, les mêmes sources ont vu dans l’activité du diplomate un message clair selon lequel le royaume cherche à remplir le vide laissé par le régime syrien sur la scène libanaise.
Des sources politiques bien informées qualifient la désignation d’un Premier ministre de pas en avant mais qui reste incomplet en raison de la complexité qui va caractériser le processus de formation du nouveau gouvernement.
Selon ces sources, le Hezbollah a, semble-t-il, mandaté le général Michel Aoun de parler en son nom dans le dossier gouvernemental.
De plus, le parti procède actuellement à une réévaluation de la situation qui devrait lui permettre de reprendre l’initiative en gagnant du temps.
Car il dispose d’informations sûres que la scène régionale va connaitre prochainement des développements inattendus, avec pour point de départ la Syrie.
Les sources politiques posent les questions suivantes: qu’adviendrait-il si, par exemple, l’armée syrienne parvenait à nettoyer le quartier de Jobar, proche de Damas, et douchait ainsi les espoirs des ennemis du régime de s’approcher de la capitale, avant de resserrer l’étau sur les bases rebelles le long de la frontière libanaise, leur coupant les voies de ravitaillement?
Le dossier de la formation du gouvernement au Liban est-il indépendant de ce type de développements? Le Premier ministre désigné pourra-t-il maintenir la politique de distanciation du gouvernement précédent? Comment le prochain gouvernement parviendra-t-il à concilier la résistance du Hezbollah et les demandes contradictoires de l’Arabie saoudite et du Qatar? Comment le gouvernement agira-t-il avec les courants salafistes et wahhabites qui prennent du poil de la bête au Liban?
source: mediaramalb