Le nom du Grand Rabbin Gilles Bernheim ne figure dans aucune des listes des lauréats des concours d’agrégation de philosophie.
La plus haute autorité juive en France, le Grand Rabbin Gilles Bernheim, déjà pointé du doigt pour plagiat, a usurpé le titre d'enseignant en philosophie dont il se prévalait, selon des constatations de l'AFP.
Bernheim, 61 ans, est crédité d'une agrégation de philosophie dans plusieurs notices biographiques, notamment dans le Who's Who, le très sérieux
annuaire de référence des personnalités influentes, qui cite même le nom de
l'université de la Sorbonne.
L'agrégation permet, au terme d'un concours extrêmement difficile au nombre
de places très réduit, d'obtenir le plus haut titre d'enseignement en France.
Il permet d'enseigner la philosophie au lycée et, sous certaines conditions, à
l'université.
Mais des recherches menées par l'AFP dans 28 annuaires (de 1972 à 2000) à
la Société des Agrégés d'Université, montrent que le nom du Grand Rabbin Gilles
Bernheim ne figure dans aucune des listes des lauréats des concours
d'agrégation de philosophie.
Selon le directeur du Who's Who, Etienne Prévost, contacté par l'AFP, cette
information biographique émane, "non pas de la liste d'un annuaire officiel,
mais de la notice remise par le Grand Rabbin lui-même, entré pour la première
fois au Who's Who en octobre 2012.
"Nous nous sommes basés sur la confiance", a-t-il précisé.
La présidente de la Société, Blanche Lochmann, interrogée, n'a pas voulu se
prononcer, tout en relevant que le nom du Grand Rabbin ne figurait pas non plus
dans les listes du ministère de l'Education nationale.
"Il est très difficile pour une personnalité publique de tricher sur le
fait qu'elle a une agrégation. Il s'agit en l'occurrence du premier cas aussi
manifeste", a déclaré Mme Lochmann.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole de Gilles Bernheim, le rabbin Moché
Lewin, a répondu que "le Grand Rabbin, très affecté par ces attaques, ne
souhaitait pas s'exprimer, mais qu'il ferait une déclaration la semaine
prochaine".
Bernheim, dont certains écrits ont été cités par Benoît XVI, avait
reconnu mercredi, après l'avoir nié, avoir plagié avec un nègre un philosophe
décédé, pour l'écriture de son livre intitulé "Quarante méditations juives".
Le responsable religieux avait admis avoir réagi "de manière précipitée et
maladroite", selon un communiqué écrit depuis Jérusalem alQods.