Zawahiri réclame un État islamique en Syrie et s’en prend au Hezbollah. Omar Bakri appelle à "dévoiler le rôle hypocrite de l’Iran qui s’allie avec les mécréants contre les musulmans"!

Les religieux sunnites opposés au « projet politique » des salafistes au Liban, dont l’imam de la mosque al-Quds a Saida, cheikh Maher Hammoud, sont désormais sur la liste des assassinats d’AlQaida.

Selon le quotidien  libanais AlAkhbar, une délégation de le nebuleuse internationale d’AlQaida est arrivée a la mi-mars à Beyrouth en provenance de la Turquie.

La délégation s’est entretenue avec des dirigeants salafistes et des personnalités politiques soutenant les activités militaires à partir du Liban dans le but de renverser le régime syrien.

Elle était constituée de quatre hauts dirigeants d’AlQaida : Abed alMasri, Mosaab alOmar, Jihad AlMoghames, et un quatrième (de nationalité Koweitienne) dont le nom n’a pas été divulgué.

Au menu des discussions figuraient l’examen des appartenances politiques des hommes de religion sunnites de premier rang, notamment ceux qui entretiennent des liens avec le Hezbollah, Damas et Téhéran.

Pour la délégation, ces religieux entravent le projet des salafistes en Syrie et au Liban, vu qu’ils considèrent  illicites leur action de point de vue islamique.

La délégation a proposé la « liquidation » de cheikh  Hammoud, afin de « préserver l’unanimité des sunnites, de servir de leçon aux autres hommes de religion, et de prémunir la scène sunnite de toute infiltration via l’axe Iran-Syrie-Hezbollah ».

La délégation a également prôné plusieurs objectif : l’élargissement des activités du Front alNosra, en tant que pilier d’AlQaida en Orient, très prochainement au Liban ;

le renforcement des contacts avec les dirigeants salafistes au Liban en leur fournissant un soutien financier et militaire face à la montée des chiites, du Hezbollah et de l’Iran au Liban ;

l’unification des rangs entre les dirigeants salafistes afin d’affronter et même d’assassiner les hommes de religion non salafistes surtout ceux qui sont alliés au Hezbollah ;

Il y est également question de recruter de jeunes palestiniens ayant fui la guerre en Syrie, surtout ceux qui se sont réfugiés au sud du Liban

à noter que la visite de cette délégation est intervenu quelques jours avant l’assassinat, par le « Front Nosra », de l’éminent dignitaire religieux syrien cheikh Mohammad Said Bouti, un des hautes références religieuses syriennes, très critique envers la pensée salafiste et wahhabite.

Zawahiri réclame un État islamique en Syrie et s’en prend au Hezbollah

Dans ce contexte, le chef d’AlQaida, Aymane al-Zawahiri, a appelé les rebelles syriens à instaurer un État islamique en Syrie, dans un message sonore mis en ligne dimanche sur des sites salafistes.

« Que votre combat au nom d'Allah se poursuive afin pour établir l'autorité de la charia. Déployez tous vos efforts pour que votre jihad puisse conduire à la création d'un État islamique », a déclaré al-Zawahiri.

Il a mis en garde les salafistes « contre les complots de l’Amérique, des États arabes (...) qui veulent voler vos sacrifices et votre jihad ».

Zawahiri s’est en outre pris contre le Hezbollah et l’Iran.

« Les masques sont tombés. L’Iran et le Hezbollah ont dévoilé leur vrai visage et montré leur horrible vérité sur le champ du jihad en Syrie en se plaçant du côté du régime confessionnel et criminel ».

Bakri appelle tous les musulmans à adopter le discours d’AlQaida

Entre-temps, le dirigeant salafiste, résidant au nord du Liban, Omar Bakri, a salué l’appel de Zawahiri.

Bakri a appelé les rebelles en Syrie à adopter le discours d’AlQaida et à s’unifier sous l’étendard du Front Nosra afin de renverser le régime syrien.

Bakri a par ailleurs fustigé l’Iran et le Hezbollah qui soutiennent le régime du « criminel » Bachar Assad. Selon lui, « il faut dévoiler le rôle hypocrite de l’Iran qui s’allie avec les mécréants contre les musulmans » !