Tammam Salam dit vouloir former un gouvernement d’union nationale dont la mission serait de superviser des élections législatives transparentes loin des tensions politiques.
Tous les efforts du président de la République, Michel Sleiman, d’organiser les élections législatives en juin sur la base de la loi de 1960 vont être réduits à néant, mardi, par le Parlement.
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué une séance législative plénière pour neutraliser les effets de cette loi.
Mais le Parlement n’irait pas jusqu’à l’annuler, car elle risque d’être remplacée par la loi qui l’a précédée, appelée loi Ghazi Kanaan, encore mois représentative que celle de 1960.
Le Parlement pourrait se prononcer sur la question du report du délai limite de dépôt des candidatures aux élections, qui pourrait être prolongé jusqu’à juin.
Cela permettrait de repousser de deux mois la date de la tenue des élections (début septembre) et donnerait ainsi un temps suffisamment long pour toutes les parties afin qu’elles s’entendent sur une loi électorale consensuelle.
Principal artisan du blocage de la loi de 1960, le patriarche maronite Béchara Raï a indiqué, après un entretien lundi avec le président Sleiman, que «toutes les parties sont opposées à cette loi et sont d'accord pour une loi mixte (combinant scrutins proportionnel et majoritaire)».
«Ce qui nous importe ce sont les principes de la juste représentation et de l'égalité; les Libanais doivent sentir que leur vote a de la valeur et ne leur a pas été imposé», a-t-il poursuivi, avant de se diriger vers l’aéroport pour prendre l’avion pour Paris, où il sera reçu mardi par le président François Hollande.
Le prélat examinera avec le chef de l’Etat Français la question des réfugiés syrien au Liban, dont le nombre a dépassé le million, ainsi que la cause du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah.
Sur le plan gouvernemental, le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a entamé ce lundi la tournée traditionnelle auprès des anciens chefs de gouvernement.
Il s’est d’abord rendu auprès de son prédécesseur, Najib Mikati, avant de visiter M. Salim Hoss et le général Michel Aoun.
A l'issue de la rencontre avec le chef du Courant patriotique libre, M. Salam a déclaré que les discussions ont porté sur la vision de M. Aoun en ce qui concerne le nouveau gouvernement.
«Partant de l'unanimité qui a régné dans le processus de désignation, j'ai demandé à M. Aoun de m'aider à préserver cet esprit consensuel, surtout que nous sommes devant une échéance nationale importante», a déclaré M. Salam.
«Je cherche à former un gouvernement d'union nationale dont la mission serait de superviser des élections législatives transparentes loin des tensions politiques, a-t-il poursuivi.
Pour cette raison, je souhaite que les membres de mon cabinet ne soient pas candidats aux législatives, moi-même je ne le suis pas; ceci nécessite un effort de la part de tous les partis politiques et le CPL peut jouer un rôle majeur à cette fin», a-t-il conclu.
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