"Al-Nosra existe, il est financé et armé, c’est pour cela que certaines brigades de l’ASL coopèrent avec eux dans certaines opérations sur le terrain".
Le chef d'Al-Qaïda en Irak a annoncé pour la première fois mardi que le Front al-Nosra, impliqués dans des attentats suicides contre des civils syriens, est une branche de son groupe et que son objectif est d'instaurer un Etat islamique en Syrie.
Cette déclaration intervient au lendemain d'un attentat suicide qui a fait 15 morts et 146 blessés en plein coeur de Damas selon les médias officiels, alors que des attaques similaires avaient été revendiquées par le groupe extrémiste en Syrie.
"Il est temps de proclamer aux Levantins et au monde entier que le Front al-Nosra (formé de Syriens et d’étrangers) est en réalité une branche de l'Etat islamique d'Irak", (ISI), la principale organisation irakienne affiliée à Al-Qaïda, déclare Abou Bakr al-Baghdadi dans ce message publié sur des sites extrémistes.
Les deux groupes, ajoute-t-il, seront désormais fédérés sous l'appellation Etat islamique en Irak et au Levant.
Selon les récits publiés sur des forums jihadistes, des centaines de combattants ont franchi la frontière irako-syrienne pour aller se battre.
Al-Baghdadi se dit prêt à s'allier à d'autres groupes jihadistes "à condition que le pays (la Syrie) et les citoyens soient gouvernés selon les préceptes dictés par Allah".
"La +démocratie+ ne doit pas être la récompense après la mort de milliers d'entre vous", a-t-il lancé.
Al-Baghdadi a en outre déclaré que c'est Al-Qaïda en Irak qui a choisi Abou Mohammad Al-Joulani comme chef d'Al-Nosra. "Nous avons choisi al-Joulani, qui est un de nos soldats, ainsi que d'autres combattants pour se rendre d'Irak en Syrie (... ) Nous avons préparé des plans et des politiques de travail. Nous avons donné de l'argent et un soutien humain".
Le 7 avril, le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a appelé les rebelles à instaurer un « Etat islamique » en Syrie
Fin 2012, Al-Joulani avait évoqué pour la première fois l'ambition de son groupe d'instaurer une gouvernance « islamique » dans la Syrie de l'après-Assad, estimant qu'une fois le régime de Damas renversé, le pouvoir devra revenir aux moujahidines, "les mieux placés pour le remplir".
La coordination "tactique" s'impose parfois avec Al-Nosra (ASL)
Entre-temps, la soi-disant Armée Syrienne Libre (ASL) a reconnu mardi qu'une coordination "tactique" avec le Front Nosra s'impose parfois sur le terrain en Syrie.
"Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de décision au niveau du commandement pour une coordination avec Al-Nosra. C'est la situation sur le terrain qui impose cela", a dit Louaï Meqdad, porte-parole de l’ASL.
"Al-Nosra existe, il est financé et armé, c'est pour cela que certaines brigades de l'ASL coopèrent avec eux dans certaines opérations sur le terrain. C'est une coopération tactique et ponctuelle (...) Al-Nosra n'est pas rattaché à l'ASL", selon lui.