New Delhi aspire à la normalisation des relations avec Islamabad mais on ignore ce qui arrivera après le retrait du contingent de l’Otan d’Afghanistan.
Les essais de la fusée Agni II, capable de porter une ogive nucléaire, ont été couronnés de succès en Inde. Ce lancement a confirmé que le pays disposait de forces de dissuasion fiables, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 10 avril.
Aujourd’hui, l'Inde est le premier acheteur mondial d’équipements militaires - son programme de réarmement doit lui permettre d’affronter le Pakistan et de rivaliser avec la Chine.
Le renforcement de la puissance de l'Inde correspond aux intérêts stratégiques de la Russie,
La fusée Agni II, capable d'embarquer une ogive nucléaire, a été lancée avec succès depuis un polygone du golfe du Bengale. Sa portée dépasse 2 000 km et son moteur est alimenté par du carburant solide. Agni II fait partie de l'arsenal stratégique de dissuasion indien, selon les déclarations officielles des autorités.
L'hebdomadaire The Economist souligne que la puissance des forces armées de l'Inde croît rapidement. Ces cinq dernières années, l'Inde est devenue le premier importateur d’armes au monde. Des négociations sont en cours pour finaliser l’achat de 126 chasseurs Rafale pour 12 milliards de dollars à la France. La Russie demeure tout de même le plus grand fournisseur de l’Inde en la matière. D'après le Fonds monétaire international (FMI) et l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), la Russie a vendu à l'Inde des armements pour 17,3 milliards de dollars entre 2007 et 2011.
L'armée indienne est la plus importante de tous les autres pays d'Asie, à l'exception de la Chine. Le budget militaire de l'Inde s'élève à 46,8 milliards de dollars et d'ici 2020, ses dépenses militaires devraient dépasser celles du Royaume-Uni, de la France ou encore du Japon. L'arsenal nucléaire de l'Inde compte plus de 80 ogives nucléaires et peut être rapidement agrandi.
Ses missiles peuvent atteindre n'importe quelle cible au Pakistan et sur la majeure partie du territoire chinois.
New Delhi estime que le Pakistan - instable - ou la Chine - deuxième économie mondiale - pourraient lancer un défi à la sécurité de l'Inde. Au niveau international, la Chine est justement en tête des préoccupations des autorités indiennes. Le ministre de la Défense indien Arackaparambil Kurian Antony a ainsi déclaré en 2009 que l'armée indienne devait tenir compte du fait que la Chine représentait une plus grande menace pour l'Inde que le Pakistan.
Les relations indo-pakistanaises se sont améliorées récemment. Néanmoins, la tension pourrait remonter à tout moment au Cachemire. D'autant que le Pakistan est traditionnellement lié à la Chine – et que Pékin encourage probablement Islamabad à rivaliser avec l'Inde. C'est la Chine, par exemple, qui a doté Islamabad de nombreux armements et l'a aidé en matière d’équipements nucléaires.
Ce n'est pourtant pas l'armée pakistanaise qui préoccupe New Delhi mais les troupes du djihad, basées au Pakistan, qui commettent des attentats en Inde. D'autant que contrairement à son grand voisin, le Pakistan n’a pas promis de ne pas utiliser l'arme nucléaire en premier.
Tatiana Chaoumiane, experte à l'Institut d'études orientales, remarque qu’au sein du parti indien Bharatiya Janata (Parti du peuple indien) se trouvaient des éléments extrêmement nationalistes prônant le retour du Pakistan à l'Inde, mettant un terme à la division du pays par la Grande-Bretagne. Mais ni le gouvernement ni les principales forces politiques ne partagent ce point de vue.
New Delhi aspire à la normalisation des relations avec Islamabad mais on ignore ce qui arrivera après le retrait du contingent de l'Otan d'Afghanistan.
source: rianovosti