Le bloc de Walid Joumblatt boycotte la séance.
Après des négociations ardues qui ont duré près d’une semaine et qui se sont poursuivies tard dans la nuit de mardi à mercredi, le Parlement a adopté en séance plénière un projet de loi suspendant les délais relatifs à la loi de 1960 jusqu’au 19 mai, afin de permettre aux protagonistes de s’entendre sur un projet de loi électorale consensuelle.
A l’origine, le 8-Mars et le Courant patriotique libre (CPL) souhaitaient une suspension jusqu’à mi-juin, mais finalement, un compromis est intervenu avec le Courant du futur et la période a été écourtée. Toutefois, l’accord trouvé n’était pas du goût du Parti socialiste progressiste (PSP), dont les députés ont boycotté la séance de mercredi.
Les députés des Forces libanaises et des Kataëb ont assisté à la séance et ont approuvé la suspension des délais.
A l’ouverture de la séance, le président Nabih Berry a déclaré: «Nous avons un mois pour nous entendre sur une nouvelle loi avant le 15 mai même si nous devons dormir jour et nuit au Parlement».
Ce montage complexe et compliqué a été rendu nécessaire car aucune partie libanaise ne veut assumer la responsabilité d’un report des élections, surtout que la communauté internationale exerce de fortes pressions pour que la date des échéances constitutionnelles soit respectée.
Mais les analystes affirment qu’en suspendant les délais, les élections seront reportées de facto pour deux mois au moins. Plus important encore, le principe d’un report, même «technique», est accepté par toutes les parties (hormis le bloc Joumblatt).
Et un report provisoire peut facilement en entrainer un second, puis un troisième…
Ces craintes ont été exprimées par le député du PSP Waël Abou Faour.
« Nous nous opposons à l’idée d’une suspension car nous craignons qu’il s’agisse, sous des prétextes constitutionnels, légaux et politiques, de supprimer la loi électorale en vigueur sans qu’une alternative n’ait été adoptée. Nous craignons également que le pays soit conduit soit vers le vide constitutionnel, soit vers des lois auxquelles nous nous sommes déjà opposés, comme la loi orthodoxe ou autre», a-t-il dit.
Pendant ce temps, Tammam Salam, a achevé mercredi ses consultations pour la formation d’un gouvernement.
Le Premier ministre désigné a réitéré son souhait de former un cabinet d’«intérêt national» pour relever les défis actuels. «J’ai écouté tous les avis et toutes les opinions dont j’ai besoin pour la formation d’un cabinet», a déclaré M. Salam au Parlement à l’issue de deux jours de consultations avec les blocs parlementaires.
«Je m’engage à préserver l’unanimité qui s’est illustrée lors de ma désignation, dans le cadre de mes efforts visant à former le gouvernement».
M. Salam a conclu en affirmant qu’il allait «oeuvrer à former un gouvernement qui me satisfasse, qui satisfasse mes concitoyens et le pays», sans pour autant se fixer un délai.
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