Il s’agit d’un précédent, selon le quotidien Haaretz.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, résolument pro-israélien, a dérogé à la politique de la plupart de ses homologues en rencontrant cette semaine un haut responsable israélien à l’Est de Jérusalem occupée et annexée, rapporte jeudi la presse israélienne.
M. Baird a récemment rencontré la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni dans son bureau de l’Est Jérusalem, établissant ainsi un "précédent" selon le quotidien Haaretz, alors que ses collègues refusent généralement de s'entretenir avec des dirigeants israéliens dans la partie orientale de la ville occupée et annexée par « Israël » depuis juin 1967.
La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion de l’Est de Jérusalem qu'elle considère comme un territoire occupé et où l’Autorité palestinienne veut établir la capitale de l'Etat auquel elle aspire.
"Il est peu commun que des représentants étrangers rencontrent des responsables israéliens à Jérusalem-Est", a commenté le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor.
"Les Canadiens se distinguent depuis un certain temps par un parler vrai sur la scène internationale qui est trop rare", a ajouté Palmor.
"Il ne devrait y avoir rien d'anormal à rencontrer la ministre israélienne de la Justice à Jérusalem-Est, ce qui est une anomalie c'est que cela soit l'exception", a-t-il estimé.
Lors de sa visite, M. Baird s'est aussi rendu sur une base militaire israélienne établie sur le Golan syrien occupé, relève le Haaretz.
Selon un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères non identifié, cité par le quotidien, M. Baird a effectué ces deux visites contre les recommandations de l'ambassade du Canada en « Israël ».
M. Baird a réaffirmé mardi l'alliance "étroite et spéciale" de son pays avec « Israël » à l'issue d'une visite de près d'une semaine, au cours de laquelle il a rencontré les principaux dirigeants israéliens et des représentants des milieux d'affaires.
Le Canada est l'un des soutiens les plus solides d' « Israël », en particulier face au programme nucléaire iranien, et a été l'un des rares pays à s'opposer à l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU, votée par 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.