Huit compagnies du continent américain ont déposé leurs demandes pour participer au forage du pétrole libanais.
Le compte à rebours a commencé. Pour le ministre de l’énergie libanais Joubrane Bassil, « nous sommes désormais prêts et nous ne pouvons plus sous-estimer notre importance ».
Une seule semaine nous sépare de l’annonce au public des noms des compagnies pétrolières qualifiées pour l’exploration du pétrole dans les eaux régionales. Les compagnies américaines occupent la Une de la liste.
52 compagnies sont venues de par le monde pour réserver leur place dans le forage de l’or noir libanais.
Une question se pose : Pourquoi ces importantes compagnies se concurrencent-elles pour un petit pays comme le Liban ?
La réponse a été fournie par le ministre Bassil qui a indiqué que « les quantités du gaz dans les champs libanais sont beaucoup plus importantes que dans les autres champs du bassin méditerranéen.
Après les tests nécessaires effectués sur la zone économique libanaise pure, nous sommes parvenus à confirmer la présence d’importantes quantités du gaz et de grandes probabilités qui nous permettent de confirmer la présence du pétrole aussi », explique-t-il.
Et d’ajouter que l’un des sites renferme a lui seul le double de la quantité du gaz estimé dans le champ Tammar, soit 20 trillions pieds cubes dans un seul endroit.
Donc, selon les informations du ministre libanais de l’énergie, le Liban possède les plus grandes quantités de gaz par rapport à Chypre, Israël et la Syrie. De plus, le pays du Cèdre se caractérise par sa position géographique qui facilite la liaison entre la terre et la mer, alors que Chypre par exemple est isolée par la mer.
Sur le plan fonctionnel, le Liban a fait preuve d’une rapidité et d’un professionnalisme notoire dans la direction du dossier du pétrole malgré les conditions difficiles dans la région.
Ce sérieux dans le travail a attiré les plus grandes compagnies pétrolières. Et « la politique qui sera adoptée dans l’avenir pour la direction des ressources et de leurs rentabilités », précise le ministre, qui estime que la bonne direction du dossier signifie un progrès supplémentaire, tout en avertissant que le jeu politique pourrait saboter ce progrès.
La superficie attire les compagnies
La superficie de la zone économique pure du Liban dans la Méditerranée est estimée à 22000 km2. Une bonne partie des ressources pétrolières est située à une profondeur variant entre 800 et 2200 mètres sous une couche épaisse du sel dont l’épaisseur atteint les 1500 mètres dans certains endroits.
Des experts de pétrole au ministère de l’énergie assurent que ces données nécessitent le recours à des techniques spéciales et modernes, et à de bonnes expertises pour arriver à la couche du sel, tout en utilisant des moyens qui ne portent pas atteinte à l’écologie et qui empêchent toute catastrophe naturelle due à la fuite des ressources pétrolières.
Bien que le ministre du pétrole refuse de fournir des estimations sur la valeur des ressources découvertes, certaines parties concernées avancent le chiffre de 120 milliards de dollars. Donc, c’est un facteur de plus qui attire les grandes compagnies pétrolières à travers le monde, à l’exception des compagnies saoudiennes !
Les compagnies américaines
Huit compagnies du continent américain ont déposé leurs demandes pour participer au forage du pétrole libanais. L’une d’elle est canadienne, l’autre brésilienne et tout le reste des Etats-Unis. Il s’agit de compagnies connues sur l’échelle internationale.
- « ExxonMobil » a déjà enregistré un chiffre record dans le creusement du plus profond puits du monde, d’une profondeur de 12.4 km en Russie. Elle figure en quatrième position sur la liste des 25 plus grandes compagnies pétrolières en termes de production quotidienne de barils, selon la revue Forbes.
- La compagnie “Chevron” occupe la neuvième position sur la liste précitée et a déjà déposé une demande au Liban. Celle-ci produit le pétrole de 11 champs répartis sur le Brésil, Angola, le Golfe du Mexique, l’Indonésie et le Nigéria où la profondeur de l’eau est estimée à 2120 mètres.
- La compagnie « Anadarko » qui a découvert dans la dernière décennie, le plus grand champ gazier en Afrique, à proximité du Mozambique.
- La compagnie brésilienne « Petrobras » qui a fait 11 des 35 découvertes importantes du monde dans la dernière décennie.
Le moment attendu
Dans une semaine, les noms des compagnies qui seront autorisées à explorer le pétrole du Liban seront révélés. Cette annonce sera un prélude aux négociations avec ces compagnies pour former une sorte de consortium (un groupe de trois compagnies au minimum qui œuvre pour l’exploration et le forage du pétrole sous un seul nom). Ensuite, elles entameront effectivement le travail en 2015, jusqu’à parvenir à extraire les ressources naturelles dans l’année prochaine.
La présence des grandes compagnies pétrolières au Liban, notamment américaines, pourrait être une interprétation des dessous des appels incessants de la communauté internationale à préserver la stabilité du Liban et à le mettre à l’abri du débordement de la crise syrienne.