Mikhaïl Bogdanov attendu le 26 avril à Beyrouth.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, s’apprête à effectuer une visite de 48 heures au Liban au cours de laquelle il aura des entretiens intensifs avec un large éventail de la classe politique libanaise, y compris les responsables officiels, révèle le quotidien libanais AlAkhbar citant des sources bien informées.
La Russie semble accorder une grande importance au timing politique de cette visite, preuve en est qu’elle l’a maintenue, bien qu’un congrès sur les chrétiens d’Orient, qui était en préparation depuis un an à Beyrouth sous parrainage russe, ait été reporté à l’automne.
Les sources indiquent que ce congrès a été «reporté» et non pas «annulé».
Des sources russes ajoutent que Moscou envisage d’élaborer une nouvelle politique à l’égard du Liban, basée sur une plus grande présence politique, et ce pour plusieurs raisons: d’abord, la Russie est intéressée par le gaz découvert dans le bassin levantin.
Il y a trois semaines, Gazprom a obtenu une licence d’exploitation au large des côtes palestiniennes.
L’extraction commencera en juin. A Chypre, le géant russe tente de surmonter les objections turques pour obtenir une concession similaire.
Au Liban, Gazprom est en lice pour l’exploitation des réserves libanaises.
En Syrie, qui renferme les plus importances ressources gazières du Levant, la Russie a fait savoir aux Européens qu’elle sera seule à exploiter le gaz.
Les projets de Gazprom au Levant ne constituent que 1% de ses activités mondiales. Mais la Russie s’y intéresse quand même pour conserver et renforcer sa suprématie sur ce secteur.
L’arrivée de Bogdanov au Liban a été précédée d’un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères soutenant la nomination de Tammam Salam au poste de Premier ministre.
Moscou avait souhaité une reconduction de Najib Mikati, car «il a une saveur moins saoudienne que Saad Hariri», d’autant que son business est réparti dans plusieurs régions du monde et non pas seulement en Arabie saoudite.
La Russie est allergique au rôle saoudien au Liban, car elle craint que le pays du cèdre ne soit utilisé comme base arrière pour les rebelles syriens.
Dernière raison expliquant l’intérêt que porte la Russie au Liban: la protection des chrétiens d’Orient, qui est l’un des grands titres de l’action de Moscou, surtout depuis le début de la crise syrienne.
Al Akhbar + Mediarama