"Accusez-les ou libérez-les!".
Pendant qu'à Guantanamo des dizaines de détenus entraient dans leur troisième mois de grève de la faim, des manifestants aux Etats-Unis, vêtus des célèbres combinaisons oranges, ont réclamé jeudi à Barack Obama la fermeture de la prison controversée.
A l'occasion d'une journée d'action "pour fermer Guantanamo et mettre fin à la détention illimitée", 25 organisations de défense des droits de l'homme ont exhorté le président américain d'ordonner "des mesures rapides pour gérer humainement et légalement les causes immédiates de la grève de la faim".
"La crise en cours à Guantanamo ne peut pas être dissociée du fait que la vaste majorité des 166 prisonniers sont détenus depuis plus de 11 ans sans charge et ne connaissent toujours pas leur destin", écrivent dans leur lettre les associations, dont Amnesty International, le Centre pour les droits constitutionnels, Human Rights First, Human Rights Watch ou l'Union américaine de défense des libertés civiles (ACLU).
Devant la Maison Blanche, neuf manifestants couverts de cagoules noires et vêtus de combinaisons oranges représentaient les détenus morts à Guantanamo. "Je suis mort en attendant la justice", proclamait une pancarte, "Combien d'autres?".
A New York, une trentaine de protestataires exigeaient de "fermer Guantanamo". D'autres actions similaires avaient lieu à San Francisco, Los Angeles, Chicago.
"Il est temps que les hommes politiques se soucient de Guantanamo", a déclaré à l'AFP à Washington Zeke Johnson, directeur d'Amesty International USA. "La mort ne doit pas être le seul moyen de sortir de Guantanamo".
Sur les 779 hommes qui sont passés par ses geôles, neuf sont morts, sept ont été condamnés et six sont actuellement renvoyés devant un tribunal militaire. De plus, 86 ont été déclarés libérables faute de preuves.
"Accusez-les ou libérez-les!", proclamait une banderole devant la Maison Blanche.
Au micro, un militant a lu une lettre de l'avocat du détenu britannique Shaker Aamer, selon lequel 130 prisonniers, dont lui-même, participent à la grève de la faim commencée le 6 février.
Selon le Pentagone, ils étaient 43 jeudi, quatre fois plus qu'il y a un mois, dont 11 sont alimentés de force par des tubes.