Un mineur palestinien de 14 ans arrêté par l’occupation israélienne pour jets de pierres. Un Palestinien handicapé blessé lors de son arrestation par l’armée d’occupation.
Une ONG a accusé jeudi le service médical dans les geôles israéliennes de violer les droits des détenus palestiniens et demandé que la responsabilité de leur état de santé soit transférée au ministère concerné.
Ce transfert du Service des prisons israéliennes (SPI) au ministère de la Santé doit avoir lieu de manière à s'assurer que la santé des détenus prime sur les "considérations de sécurité", ont affirmé les membres de l'organisation israélienne Médecins pour les Droits de l'Homme (MDH).
"Les violations de l'éthique médicale et des droits de l'homme émanant du SPI (...) mettent en danger la vie des prisonniers et des détenus en grève de la faim", écrit MDH dans un rapport.
L'organisation mentionne le fait d'"empêcher des médecins indépendants d'examiner" l'état de santé des grévistes de la faim ou de "bloquer le transfert de prisonniers en grève de la faim vers des hôpitaux civils".
Le service médical dans les geôles israéliennes "agit selon des considérations politiques et sécuritaires plutôt que des considérations médicales", estime encore MDH.
La détérioration de l'état de santé de plusieurs prisonniers en grève de la faim a conduit des milliers d'autres détenus à faire de même en signe de solidarité, et entraîné des manifestations dans la rue palestinienne.
Une lettre adressée aux Israéliens par un détenu palestinien
Par ailleurs, le quotidien israélien Haaretz a publié des extraits d'une lettre adressée aux Israéliens par un détenu palestinien considéré comme mourant car en grève de la faim depuis août.
"Entendez ma voix, la voix du temps qui reste, le mien et le vôtre (...) N'oubliez pas ceux que vous avez mis en prison et dans des camps, entre les portes en fer qui emprisonnent votre conscience", écrit Samer Issawi.
Libéré en octobre 2011, ce Palestinien de l’est de Jérusalem occupée a été arrêté en juillet 2012 au motif qu'il aurait violé les termes de sa libération, en sortant de Jérusalem pour aller en Cisjordanie voisine, où il affirme s'être rendu pour faire réparer sa voiture.
Un Palestinien handicapé blessé lors de son arrestation par l'armée
La situation en Cisjordanie n’est pas meilleure. L'armée d’occupation israélienne a blessé jeudi par balles un Palestinien handicapé lors de son arrestation à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a-t-on appris de sources concordantes.
Moataz Obeidou, 32 ans, a été "grièvement blessé par les tirs israéliens durant son arrestation" à l'aube, a indiqué le Club des prisonniers palestiniens dans un communiqué, ajoutant qu'il était "handicapé physique", sans autre indication.
L'armée a confirmé à l'AFP qu'un suspect avait été blessé pendant son arrestation. Selon des témoins, le Palestinien a été arrêté dans une boutique qu'il tient.
Un enfant arrêté pour jets de pierres
Par ailleurs, un mineur palestinien de 14 ans, titulaire de la nationalité américaine, a été arrêté le 5 avril par l'armée israélienne à Silwad, près de Ramallah, pour jets de pierres présumés, ont annoncé dans un communiqué conjoint les ONG Defence for Children International (DCI) et Addameer.
"Il a été arrêté sans mandat, privé d'accès à un avocat et interrogé hors de la présence d'un parent", selon une avocate d'Addameer, Randa Wahbé, qui a fait également état de "mauvais traitements pendant son arrestation et transfèrement".
Une porte-parole militaire israélienne a confirmé l'arrestation, précisant que le mineur avait été "arrêté pour jets de pierres sur des véhicules israéliens".
"Le tribunal militaire a fait droit à la requête du procureur de détenir le prévenu jusqu'au 11 avril, ce qui a été fait aujourd'hui (jeudi)", a-t-elle ajouté, soulignant que la détention avait été prolongée à dimanche.
Quelque 700 enfants palestiniens en Cisjordanie sont victimes chaque année de "mauvais traitement systématique" dans le système de détention militaire israélien, a affirmé en mars l'Unicef (Fonds de l'ONU pour l'enfance), dénonçant comme unique au monde le jugement généralisé de mineurs par des tribunaux militaires.