Dans une lettre ouverte adressée aux participants au Grand Prix de Bahreïn, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et d’autres ONG ont appelé les pilotes à s’engager à soutenir la liberté et la justice à Bahreïn
La police a dispersé par la force des centaines de personnes manifestant près de Manama contre le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn prévu la semaine prochaine. Un autre rassemblement similaire a eu lieu ce vendredi à l'appel de l'opposition , selon des témoins.
En effet, les diverses forces de l'opposition bahreïnie, à leur tête le mouvement de contestation populaire Wefac , ont entamé une série de manifestations pacifiques sous le slogan la démocratie est notre droit, et ce pendant dix jours pour confirmer le droit des personnes à la liberté , a rapporté la chaîne satellitaire iranienne alAlam.
Dans un communiqué, les forces nationales démocratiques de l'opposition à Bahreïn ont souligné que " le peuple bahreïni dans sa majorité politique et populaire, est attaché à son mouvement et à ses revendications jusqu'à ce que la démocratie s'installe dans le pays et que le peuple soit le véritable détenteur du pouvoir, au lieu d'un régime autoritaire despotique qui a entraîné le Bahreïn dans une telle situation aussi déteriorée au niveau des droits politiques et humains , de la sécurité et de l'économie, sachant qu'il n'est plus possible que le pays soit dirigé de cette façon "!
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de personnes ont manifesté dans un village chiite contre la nouvelle édition du GP de F1 prévue du 19 au 21 avril sur le circuit de Sakhir, au sud de Manama, selon des témoins. "Votre course, un crime", ont scandé les protestataires à Khamis. "Le peuple veut la chute du régime", "À bas Hamad", le souverain bahreïni, a crié la foule qui répondait à un appel du Mouvement du 14 février, un groupe radical qui organise la contestation sur les réseaux sociaux.
Des heurts ont éclaté lorsque les forces antiémeute sont intervenues pour disperser la manifestation en lançant des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes. Les manifestants ont riposté en lançant des cocktails Molotov contre elles, ont précisé les témoins. Un policier a été blessé par l'explosion d'un engin de fabrication artisanale, activé à distance, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Une nouvelle manifestation est prévue dans l'après-midi dans la banlieue chiite de Manama, à l'initiative du principal groupe d'opposition chiite, Al-Wefaq, qui a appelé à 10 jours de protestations, du 12 au 22 avril, coïncidant avec le GP, pour soutenir ses "revendications d'une transition démocratique".
Damon Hill demande à Todt de s'exprimer
Dans une lettre ouverte adressée aux participants au Grand Prix de Bahreïn, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et d'autres ONG ont appelé les pilotes à s'engager "à soutenir la liberté et la justice à Bahreïn", par des déclarations à la presse ou sur les réseaux sociaux. "Vous pouvez également dédier publiquement votre course à l'un des nombreux prisonniers d'opinion détenus pour avoir exercé leurs droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion", ajoutent-elles. Human Rights Watch a dénoncé mercredi une vague d'arrestations "arbitraires" de militants de l'opposition à l'approche du GP de F1.
Le Britannique Damon Hill, champion du monde de F1 en 1996, a appelé le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Jean Todt, à prendre position sur la situation à Bahreïn. "Je pense que la position de Jean est de ne rien dire parce qu'autrement il fera de la politique. C'est une erreur, car en réalité il est dans la politique (...) par sa participation à l'économie et à la réputation" de Bahreïn, a-t-il ajouté.
Selon la FIDH, au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation il y a plus de deux ans. Opposition et pouvoir ont entamé le 10 février une nouvelle session du dialogue national, mais les discussions piétinent.