Un enfant de cinq ans perd son oeil gauche.
Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs village près de Manama pour réclamer des réformes politiques, la libération des détenus et protester contre le Grand Prix de Formule 1 prévu du 19 au 21 avril à Bahreïn, théâtre de troubles politiques depuis 2011.
Des heurts ont éclaté lorsque les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des bombes assourdissantes pour disperser les manifestants qui défilaient à Sanabes (près de la capitale).
Plus au sud, la police tiré à la chevrotine et fait usage de gaz lacrymogène contre une autre manifestation, a rapporté le principal groupe de l'opposition, Al-Wefaq, sur son site internet.
Deux manifestants ont été arrêtés et un autre a été grièvement blessé, a ajouté le mouvement en diffusant la photo d'un adolescent au visage ensanglanté.
Le mouvement a également révélé que l’enfant Ahmad Mansour Al Nahham (5 ans), blessé par des tirs de chevrotine des forces de l’ordre en Juin 2012, a perdu son oeil gauche.
Il a subi une opération chirurgicale dans un des hôpitaux à Singapour qui n'a pas abouti à lui sauver l'oeil.
En revanche, des milliers de partisans de l'opposition ont manifesté dans le calme à Bilad Al-Qadim, dans la proche banlieue de Manama, pour réclamer des réformes démocratiques, selon des témoins.
"Non à la dictature", "A bas le gouvernement", répétait la foule.
L'opposition a lancé vendredi une semaine de protestations, qui doit culminer par un grand rassemblement le vendredi 19 avril, jour des essais libres du GP sur le circuit de Sakhir, au sud de Manama.
Avec ces manifestations sous le slogan "La démocratie, c'est notre droit", "nous voulons faire entendre notre cause au monde", sans entraver la course, a expliqué le chef d'Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane.
Bahreïn, petit royaume du Golfe, est le théâtre de troubles récurrents depuis février 2011 en raison d'un mouvement de contestation populaire réclamant des réformes constitutionnelles.
Lors de l'édition 2012 du Grand Prix, l'opposition avait organisé des manifestations pour attirer l'attention sur les réformes qu'elle revendique, mais sans entraver le déroulement de la course. Les protestations populaires avaient cependant obligé à l'annulation de la course en 2011.