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Franklin Roosevelt, un des vainqueurs du nazisme, était un fieffé antisémite!

Selon une étude de l’Institute for Holocaust Studies

Maison Blanche 1943: rencontre tendue entre l’antisémite Roosevelt (assis) et le National Jewish Welfare Board. De gauche à droite: Walter Rothschild, l’aumônier militaire Aryeh Lev, Barnett Brickner et Louis KraftSi on en croit Rafael Medoff (à ne pas confondre avec un escroc d’un autre genre, Bernard Madoff), Franklin Delano Roosevelt (FDR), l’artisan du New Deal et celui qui fit entrer les USA dans la guerre contre l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, était un antisémite.

Rafael Medoff donne des preuves de son affirmation en citant des propos de l’ancien président tenus le plus souvent en privé et qui reflètent une franche hostilité à l’égard des juifs.

L’antisémitisme de Roosevelt est aussi l’occasion pour Medoff de mettre en garde contre l’antisémitisme possible de Barack Obama puisque ce dernier qui a parlé de sa profonde admiration pour Franklin Delano Roosevelt et de son désir de s’inspirer du style de leadership de FDR.

Medoff ne manque d’ailleurs pas de nous signaler que FDR n’a pas été le seul président des Etats Unis antisémite puisqu’il partageait cette qualité (au sens attributif de ce terme) avec son successeur Harry S. Truman.

Ce que ne dit pas l’article de Medoff, c’est que l’antisémite Truman est celui-là même qui fit le nécessaire pour que la résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU recommandant [et non ordonnant] le partage de la Palestine soit adoptée en exerçant pressions et chantages sur certains pays.

Il avait fallu certes le convaincre avec des arguments sonnants et trébuchants, mais c’est une autre histoire.

Le fait est que c’est souvent chez les antisémites les plus virulents que les sionistes ont pu trouver une oreille attentive puisque leur souhait commun est de débarrasser le monde de la présence juive, celle-ci devant se situer dans l’Etat juif.

Ceux qui n’ont pas d’hostilité particulière envers les Juifs se contentent de dire qu’ils sont leurs concitoyens comme les autres et l’idée que leur patrie se trouverait quelque part au Moyen Orient leur échappe complètement.

Ce que les sionistes n’apprécient guère…

Pas plus qu’ils n’apprécient Roosevelt qui s’est contenté, avec ses alliés, de vaincre l’Allemagne nazie et le Japon mais n’a pas fait de «l’holocauste » sa priorité.

Et comment aurait-il pu faire sa priorité d’un phénomène qui doit son appellation à un feuilleton télévisé diffusé bien après sa mort ?

Je n’ai pas trouvé d’image, mais il n’empêche que le très sioniste Chaim Weizmann a bel et bien rencontré le très antisémite Franklin Delano Roosevelt à Washington en juillet 1942 selon une des énièmes variations de Medoff sur le sujet grâce auquel il a dû toucher le pactole.

Ce que DFR disait sur les juifs
Ses sentiments personnels à l’égard des juifs pourraient expliquer en partie la réaction circonspecte des Etats Unis face à l’holocauste

Par Rafael Medoff, Los Angeles Times (USA) 7 avril 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri

En mai 1943, le président Franklin Roosevelt avait rencontré le premier ministre britannique Winston Churchill à la maison Blanche. C’était 17 mous après Pearl Harbour et un peu plus d’un an avant le Jour-J. Les deux leaders alliés avaient évalué l’effort de guerre en cours et échangé des idées sur leurs plans pour l’après-guerre. A un moment de la discussion, FDR avait présenté ce qu’il appelait «la meilleure manière de régler la question juive.»

Le vice-président Henry Wallace, qui avait consigné la conversation dans son journal, observe que Roosevelt avait évoqué sur un ton approbateur un plan (recommandé par Isaiah Bowman, géographe et président de l’université John Hopkins) consistant à éparpiller les juifs dans le monde entier.» L’entrée du journal ajoute : «Le président disait avoir essayé [ce plan] dans le Comté de Meriwether en Géorgie [où Roosevelt résidait dans les années 1920] et à Hyde Park sur la base de l’adjonction de cinq familles juives dans chaque endroit. Il soutenait que la population locale ne ferait pas d’objection s’il n’y en avait pas plus que ça.»

Ce passage sur la “meilleure manière” selon Roosevelt est condescendante et déplaisante et, si elle était venue de quelqu’un d’autre, aurait sans doute été considérée comme antisémite. Mais plus encore, le soutien de FDR à l’idée «d’éparpiller les juifs » est peut-être la clef qui permet de comprendre quelque chose qui a été au centre d’une controverse pendant des décennies : la réaction circonspecte du gouvernement américain à l’holocauste.

Voilà le paradoxe. Le système d’immigration des Etats Unis avait sévèrement limité le nombre de juifs allemands pendant les années du nazisme à environ 26 000 par an – mais même ce quota n’était atteint qu’à hauteur de 25 % pendant la plus grande partie de l’époque hitlérienne parce que l’administration Roosevelt avait ajouté de nombreux critères supplémentaires exigés de candidats à l’immigration.
Par exemple, à partir de 1941, le simple fait d’avoir laissé un proche parent en Europe pouvait être suffisant pour disqualifier un candidat à l’immigration – à partir de l’idée absurde que les nazis pourraient menacer le parent resté en arrière et par ce biais forcer l’immigrant à espionner pour Hitler.

Pourquoi le gouvernement des Etats Unis s’employait-il activement à décourager et à disqualifier les Juifs candidats à l’immigration aux Etats Unis ? Pourquoi le président n’avait-il pas instruit directement son Département d’Etat (qui administrait le système d’immigration) de remplir les quotas pour l’Allemagne et les pays occupés par les puissances de l’Axe jusqu’à la limite légale ?

A elle seule, cette disposition aurait sauvé 190 000 vies. Elle n’aurait pas nécessité d’affronter le Congrès ou des forces hostiles à l’immigration ; elle n’aurait entraîné qu’un risque politique minime pour le président.

Les décisions politiques de tout président sont modelées par un certain nombre de facteurs, certains politiques, d’autres personnels. Dans le cas de Roosevelt, tout un ensemble de propos tenus en privé sur les juifs dont certains que j’ai découverts récemment dans les Archives Centrales Sionistes à Jérusalem et auprès d’autres sources sont sans doute significatifs.

En 1923, en qualité de membre du conseil d’administration de Harvard, Roosevelt avait conclu qu’il y avait trop d’étudiants juifs dans la faculté et avait participé à la mise en place d’un quota pour limiter le nombre d’inscrits.  En 1936, il avait suggéré en privé que les Juifs dominaient l’économie en Pologne et que c’est à eux qu’on devait faire le reproche de provoquer de l’antisémitisme dans ce pays. En 1941, il avait observé lors d’une réunion du cabinet qu’il y avait aussi trop de juifs parmi les employés de l’administration fédérale en Oregon. En 1943, il avait dit à des officiels du gouvernement dans l’Afrique du Nord libérée par les alliés que le nombre de juifs indigènes «devait certainement être limité» dans plusieurs professions afin «d’éviter les récriminations particulières et compréhensibles des allemands à l’égard des juifs en Allemagne.»

On a la preuve d’autres propos tenus également en privé par FDR, dont le rejet de requêtes en faveur de réfugiés juifs qu’il qualifiait de «lamentations juives» et «d’histoires à faire pleurer dans les chaumières [sob stuff] ;»  l’expression de sa fierté [en s’adressant à un sénateur] de «ne pas avoir de sang juif dans nos veines ;» et en qualifiant une manœuvre fiscale d’un éditeur juif de journaux de «sale tour de juif.» Mais le thème le plus commun dans les propos en privé de Roosevelt sur les juifs ont un rapport avec sa perception qu’ils étaient surreprésentés [overcrowding] dans beaucoup de professions et avaient une influence excessive.

Cette attitude concorde avec ce qu’on sait des opinions de FDR au sujet des immigrants en général et des immigrants asiatiques en particulier. Dans un entretien datant de 1920, il se plaignait des immigrants qui se «massent» dans les villes et il avait déclaré que «le remède à cela devrait être la répartition des étrangers un peu partout dans le pays.»
Dans une série d’articles pour le Daily Telegraph de Macon (Géorgie) et pour le magazine Asia dans les années 20, il avait mis en garde contre l’octroi de la citoyenneté à des «immigrants non assimilables» et s’opposait à l’immigration japonaise pour la raison que «le mélange de sang asiatique avec le sang américain ou européen produit, neuf fois sur dix, des résultats des plus malencontreux.» Il recommandait qu’à l’avenir l’immigration soit restreinte à ceux qui ont «le sang de la bonne catégorie.»

La décision de FDR d’emprisonner des milliers d’américano-japonais dans des camps d’internement pendant la seconde guerre mondiale était cohérente avec sa perception des Asiatiques comme ayant des caractéristiques raciales innées qui les rendaient indignes de confiance. De la même manière, il voyait apparemment avec mépris ce qu’il semblait considérer comme les caractéristiques innées des juifs. Accueillir un nombre significatif d’immigrants juifs ou asiatiques ne semblait pas s’accorder aisément avec la vision que FDR avait de l’Amérique.

D’autres présidents des USA ont eu leur lot de remarques peu amènes sur les juifs. Un journal tenu par Harry Truman recelait des propos tels que «Les juifs, à mon point de vue, sont très, très égoïstes.» Les dénonciations des juifs par Nixon comme étant «très agressifs et odieux» ont été révélées par la suite dans des enregistrements de conversations dans le Bureau Ovale.

Mais les révélations sur les sentiments de Franklin Roosevelt vont probablement choquer beaucoup de gens. Après tout, il a fait entrer l’Amérique dans la guerre contre Hitler. En outre, le personnage public de Roosevelt est indissociable de son image de libéral et d’humaniste, sa prétention à être attentif à «l’homme abandonné,» l’opprimé, le maltraité. Mais personne ne peut changer l’histoire de sa réponse à l’holocauste.

L’Holocaust Memorial Day va être observé à partir de dimanche soir. C’est l’occasion annuelle de réfléchir au génocide nazi et à la réaction du monde à ce dernier. Dans le cas des Etats Unis, il est consternant de penser qu’en partie à cause des préjugés personnels de Roosevelt, des gens innocents qui auraient pu être sauvés ont au contraire été abandonnés.

Rafael Medoff est le directeur et fondateur du David S. Wyman Institute for Holocaust Studies à Washington. Son dernier livre est « FDR and the Holocaust: A Breach of Faith. » Medoff s’exprimera dimanche lors de la cérémonie de l’ Holocaust Memorial Day au centre communautaire juif Alpert de Long Beach.
Source : Mounadil al Djazaïri