22-11-2024 01:15 PM Jerusalem Timing

Câbles secrets de l’ambassade US:“diviser le chavismo", isoler Chavez

Câbles secrets de l’ambassade US:“diviser le chavismo

Wikileaks a encore frappé. « Je suppose que les Etats-Unis vont monter la pression d’un cran contre Julian Assange et Bradley Manning ».

Dans un câble secret du Département d’Etat américain daté du 9 novembre 2006, et récemment publié par Wikileaks, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela, William Brownfield, expose les grandes lignes d’un plan global visant à déstabiliser le gouvernement du feu Président Hugo Chavez. Le câble commence ainsi :

Au cours de ses 8 ans au pouvoir, le Président Chavez a systématiquement démantelé les institutions de la démocratie et de la gouvernance. Les objectifs du programme USAID/OTI au Venezuela visent à renforcer les institutions et espaces démocratiques à travers une coopération non partisane avec de nombreux secteurs de la société vénézuélienne.

USAID/OTI = United States Agency for International Development/Office of Transition Initiatives. Le dernier est l’un des nombreux euphémismes employés par les diplomates américains entre eux et avec le reste du monde. Ils prétendent que cela signifie une transition vers la « démocratie ». Ce que cela signifie en réalité, c’est la transition du pays ciblé qui refuse obstinément de coopérer avec les desseins de l’impérialisme américain vers un pays tout à fait disposé (ou cédant sous la pression) à coopérer avec les desseins de l’impérialisme américain.

OTI soutient le programme « le Droit à Défendre les Droits de l’Homme » de Freedom House (FH) à hauteur de $1,1 million. Dans le même temps, à travers Development Alternatives Inc. (DAI), OTI a aussi effectué 22 donations à des organisations de défense des droits de l’homme (…)

Difficile d’énoncer plus clairement que les Etats-Unis s’arrogent le droit de financer et de s’ingérer dans toute activité sociale, économique ou politique qui peut saboter tout programme du gouvernement Chavez ou en donner une image négative. Le câble de l’ambassadeur US souligne :

 OTI a touché directement environ 238.000 adultes à travers 3.000 forums, ateliers et sessions de formation qui promeuvent des valeurs alternatives et fournissent l’occasion aux militants de l’opposition d’interagir avec le noyau dur de chavistes, avec l’objectif de les éloigner progressivement du Chavisme. Nous avons soutenu cette initiative avec 50 donations qui se montent à plus de $1,1 million.

 « Une autre stratégie clé de Chavez », poursuit le câble, « est sa tentative de diviser et polariser la société vénézuélienne en employant un langage de haine et de violence. OTI soutient des ONG locaux qui travaillent dans les places fortes chavistes et avec des dirigeants chavistes, pour contrer ce langage et promouvoir des alliances en travaillant ensemble sur des sujets importants pour toute la communauté. «  (…)

C’est à se demander si cet ambassadeur (actuellement secrétaire adjoint au Département d’Etat) a eu la moindre influence sur les grandes marges de victoire de Chavez à chaque élection et les foules énormes qui ont constamment rempli les places publiques pour les saluer. Quand est-ce que de tels événements se sont-ils produits pour la dernière fois dans le propre pays de cet ambassadeur ? Où était la « préoccupation » de son pays « pour le peuple vénézuélien » pendant les décennies de régimes profondément corrompus et dictatoriaux ? L’ambassade de son pays au Venezuela à l’époque ne complotait rien qui ressemblait de près ou de loin à ce qui est décrit dans le câble.

 

Le câble récapitule la stratégie de l’ambassade ainsi :

 

1) Renforcer les institutions démocratiques

 2) Infiltrer la base politique de Chavez

 3) Diviser le camp chaviste

 4) Protéger les intérêts économiques vitaux pour les Etats-Unis.

 5) Isoler Chavez sur le plan international (1)

 

La mission officielle de l’OTI est de « soutenir les objectifs de la politique étrangère des Etats-Unis en aidant les partenaires locaux à promouvoir la paix et la démocratie en priorité dans les pays en crise » (2)

  Sous la pression du gouvernement vénézuélien, le bureau de l’OTI au Venezuela a été fermé en 2010.

 Et en guise de conclusion, voici quelques mots de sagesse de Charles Shapiro, l’ambassadeur US au Venezuela entre 2002 et 2004, qui s’exprimait récemment sur les dirigeants vénézuéliens : « Je pense qu’ils croient vraiment que nous leur voulons du mal. » (3)

 

Source : mondialisation.ca