"Personne ne peut prévoir si la Syrie va rester un pays uni ou bien si elle va être divisée"
Face à la situation sécuritaire compliquée en Syrie, les dirigeants militaires et politiques israéliens sont unanimes à saluer un éventuel renversement du président syrien Bachar elAssad, comme étant « un exploit stratégique de l’Etat hébreu ».
Toutefois, le commentateur des affaires politiques au quotidien Haaretz, Alov Ben, a souligné que « le commandement supérieur de l’armée adopte une vision différente que celle du bureau du Premier ministre qui insiste sur le danger nucléaire iranien. Pour l’institution militaire, ce danger constitue un problème pour la communauté internationale, notamment pour les Etats-Unis. En effet, les dangers perçus par l’armée se situent à la frontière du Nord Est et peuvent exploser à tout moment ».
Selon Ben, la période de l’après-Assad a déjà commencé, arguant que les capacités de l’armée syrienne se détériorent de plus en plus, et qualifiant celle-ci « d’une force armée plus forte que les autres qui se battent pour l’avenir de la Syrie ».
Et d’ajouter que personne ne peut prévoir si la Syrie va rester un pays uni ou bien si elle va être divisée.
Parmi les scénarios inquiétants pour le commandement de l’armée sioniste, c’est que la situation dans le Golan devienne similaire à celle de la Bande de Gaza et du Sud Liban. D’ailleurs, les derniers incidents survenus ces dernières semaines à la frontière démontrent que les colonies sionistes et les forces présentes dans le Golan ne sont pas à l’abri de ces menaces.
Au niveau politique, Ben indique qu'Israël a renforcé son alliance avec la Jordanie, qui se partagent des frontières beaucoup plus longues qu’avec la Syrie. Il souligne également que les rencontres entre le roi de Jordanie Abdallah II et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se tiennent actuellement dans le secret.
Le commentateur des affaires politiques au Haaretz a également révélé une mesure des plus audacieuses prise par l’armée. Il s’agit d'établir un contact avec un groupe de rebelles en vue de garantir la présence d’un interlocuteur en Syrie, après la chute d'Assad, afin d'éviter la possibilité d'une intervention militaire.