Sur les 17 pays faisant partie de l’union monétaire, huit devraient être en récession en 2013.
Engluée dans la récession, la zone euro n'a d'autre choix que de poursuivre ses efforts budgétaires et de mettre en place une union bancaire, sous peine de voir son activité continuer à se dégrader, estime le FMI dans ses nouvelles prévisions économiques.
L'institution de Washington a légèrement abaissé mardi sa prévision de croissance pour 2013 et table désormais sur une contraction de l'activité de 0,3%, contre -0,2% envisagé en début d'année. Le retour à la croissance devrait intervenir en 2014, avec un Produit intérieur brut en hausse de 1,1%.
Pour le FMI, le pire de la crise semble être passé et les tensions sur les marchés se sont apaisées. Malgré cela, les risques subsistent au sein de la zone euro.
D'autant que les pays solides sont pris dans la tourmente. En première ligne, la France qui devrait tomber en récession cette année avec un repli de 0,1% de son PIB, après avoir vu son activité stagner en 2012. Jusqu'ici, le FMI tablait sur une croissance de 0,3% pour la deuxième économie de la zone euro.
Sur les 17 pays faisant partie de l'union monétaire, huit devraient être en récession en 2013. Parmi eux, les Pays-Bas (-0,5%), l'Italie (-1,5%), l'Espagne (-1,6%) et la Slovénie (-2%), menacée elle aussi d'un plan d'aide pour nombre d'observateurs, ainsi que le Portugal (-2,3%) et la Grèce (-4,2%), sous programme d'assistance financière.
Le FMI ne publie pas de prévisions concernant Chypre, qui vient de se voir accorder un prêt de 10 milliards d'euros, en échange de mesures drastiques qui vont peser très lourdement sur son économie, au moins jusqu'en 2015.
"A court terme, le risque est une non-mise en oeuvre des politiques décidées tant au niveau national qu'européen", souligne le FMI en faisant notamment référence aux mesures d'ajustement budgétaire qui doivent se poursuivre "à un rythme crédible", d'autant plus qu'elles sont "dans l'ensemble appropriés pour cette année".
Le Fonds met en garde contre une possible "lassitude face à l'austérité", après avoir lancé il y a plusieurs mois un débat sur les dangers de l'austérité en Europe.
"A moyen terme, le risque est un scénario où l'économie continue de stagner". Car "si les responsables de la zone euro mettaient rapidement en place une union bancaire, et si les réformes structurelles déjà en place permettaient de dégager plus de croissance que prévu, l'activité économique pourrait rebondir à 2-2,5%", estime le FMI sans préciser d'échéance.
Une véritable union bancaire est une priorité pour le FMI, qui invite la zone euro à clarifier les derniers détails concernant le superviseur bancaire unique, censé être opérationnel en mars 2014. Mais il souhaite également "des progrès tangibles" sur les deux prochains piliers de l'union bancaire, le mécanisme de résolution bancaire et celui de garantie des dépôts, qui patinent face aux réticences de certains Etats.
Lundi, dans un discours à Amsterdam, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a lui aussi appelé à compléter "rapidement" la supervision par un mécanisme de résolution, au moment où l'Allemagne voudrait un changement de traité pour aller plus loin dans l'union bancaire.
Le FMI préconise aussi une plus grande intervention de la BCE pour aider l'Europe à sortir de la récession. "Il y a encore de la marge pour plus d'assouplissement monétaire", sachant que l'inflation a fortement ralenti début 2013 et évolue bien en-dessous de 2%, le seuil retenu par l'institut monétaire.