«Personne ne peut supporter un gouvernement du fait accompli ni le président de la République Michel Sleiman, ni le député Walid Joumblatt».
Des milieux du Courant du futur ont indiqué que le Premier ministre désigné, Tammam Salam, ne formera pas un «gouvernement du fait accompli» mais, en même temps, «il n’entrera pas dans des discussions ouvertes avec les forces politiques pour le choix des ministres et la répartition des portefeuilles».
Les mêmes sources précisent que «personne ne peut supporter un gouvernement du fait accompli; ni le président de la République Michel Sleiman, ni le député Walid Joumblatt».
Et les milieux du Courant du futur d’ajouter: «De plus, Tammam Salam n’est pas venu pour livrer une confrontation. Il n’a pas le profil d’un homme de confrontation et l’Arabie saoudite n’est pas dans cet état d’esprit. Et tout ce qui se dit sur des complots fomentés par Riyad au Liban à travers Salam n’est qu’illusion.
Le Premier ministre désigné doit présenter des garanties au Hezbollah car son gouvernement doit trouver un terrain d’entente avec les chiites. Mais personne ne peut supporter un gouvernement au sein duquel siègerait le général Michel Aoun. La seule mission du cabinet est d’organiser les élections législatives et il n’est pas utile de l’alourdir politiquement.»
Les milieux précités affirment qu’«en contrepartie, le Hezbollah doit présenter des concessions, soit dans le dossier syrien, soit dans la question des armes ou dans la déclaration ministérielle». «Mais si le but du parti est de proroger le mandat du Parlement, il doit s’entendre pour cela avec l’ancien Premier ministre Saad Hariri, Tammam Salam ne peut pas conclure un tel accord», poursuivent les sources du Courant du futur avant de conclure: «M. Salam n’est pas en contact avec le Moustaqbal. Il a peut-être dépêché un émissaire chez le président du bloc parlementaire du futur, Fouad Siniora, mais pas dans un cadre officiel».
L’Occident ne veut pas marginaliser le Hezbollah au Liban
Plusieurs communiqués émanant de pays européens se sont félicités de la désignation de Tammam Salam au poste de Premier ministre, mais l’enthousiasme européen a commencé à se refroidir, cédant la place à une inquiétude grandissante. Des sources diplomatiques européennes à Beyrouth estiment en effet que la désignation sans problème de Tammam Salam n’est pas forcément synonyme d’entente au sujet de la formation de son gouvernement.
D’autant que ces dernières semaines, les différentes prises de position ont manifestement indiqué que la solution sera un package deal sur le choix du Premier ministre, la formation du Cabinet, l’accord au sujet de la déclaration ministérielle, et l’entente autour de la loi électorale et des nominations sécuritaires. Un accord qui se fait toujours attendre, selon les mêmes sources, car l’entente irano-saoudienne à l’heure actuelle ne va pas au-delà de la personne de Tammam Salam.
Les mêmes sources mettent les points sur les «i» concernant la forme du gouvernement: les pays européens et occidentaux d’une manière générale ne demandent pas que le Hezbollah en soit écarté, mais c’est le comportement de ce parti en Syrie qui inquiète. Il n’y a aucune volonté internationale de marginaliser le Hezbollah sur le plan gouvernemental, et les Européens prônent la relance de la politique de distanciation.
Interrogées sur l’hypothèse d’une mise en place par Tammam Salam d’un gouvernement monochrome qui n’obtiendrait pas la confiance du Parlement et sera réduit à l’expédition des affaires courantes, les mêmes sources répondent: «Il ne peut pas le faire, son gouvernement étant à caractère transitoire uniquement».
Quant à la composition d’un gouvernement de fait accompli, elle n’est pas possible sans la signature du président de la République.
source: mediaramalb